Titre : Le Tailleur de pierre
Scénariste : Olivier Bocquet
Dessinatrice : Léonie Bischoff
Coloristes : Sophie Dumas, Céline Badaroux-Denizon, Drac, Juliette Nardin, Reiko Takaku & Céline Penot
Éditeur : Casterman
Collection : Univers d’auteurs
Parution : Juin 2018
Prix : 18€
1923. L’unique héritière de la première fortune de Strömstad, Agnès Stjernkvist, ’amuse avec les hommes et compte bien en faire de même avec Anders Andersson, un jeune et timide tailleur de pierre qui travaille dans la carrière de son père et a été choisi par ce dernier pour réaliser son buste. Leur aventure se termine de manière dramatique dans la carrière de Fjällbacka. 2003. Le corps d’une petite de fille de sept ans est remonté par un pêcheur car il était pris dans un de ses casiers à homards. Il s’agit de Sara Klinga, la fille de la meilleure amie d’Erica Falck qui vient de mettre au monde son bébé, Maja. Patrick Hedström, son compagnon et donc jeune papa, mène l’enquête. Tous deux vont être profondément touchés par cette sordide et glaçante histoire ainsi que son issue. Car, comme chacun le sait, il n’y a pas de rideau à Fjällbacka. Ce n’est pas qu’il n’y ait rien à cacher : c’est que tout le monde regarde ailleurs. Ce qui permet à certains de garder des secrets enterrés pendant des décennies.
Oh my God ! Les romans de Camilla Läckberg sont de purs concentrés de noirceur et savent nous mettre mal à l’aise quant à leurs conclusions. C’est la quintessence même de ses œuvres qu’Olivier Bocquet (Ailefroide) nous renvoie en pleine face dans chacune des adaptations BD qu’il a réalisées. Après La Princesse des glaces et Le Prédicateur, Le Tailleur de pierre est la troisième enquête d’Erica et Patrick qu’il nous propose et c’est un véritable petit bonheur ! Le premier tiers de l’album nous prépare sans que nous le sachions, par le biais d’un lointain retour en arrière (1923), aux deux autres qui sont consacrés à l’enquête proprement dite en 2003. Et l’ambiance devient vite oppressante. Une transposition scénaristique précise et impeccable en parfaite adéquation avec les intentions de ressentis de la romancière. L’ensemble est magnifiquement servi par le dessin fin et expressif de Léonie Bischoff (La Petite Bédéthèque des Savoirs #23). Les diverses ambiances transpirent littéralement de la mise en images de l’auteure. Saluons le travail des six coloristes qui montrent de belles sensibilités chromatiques en osmose avec les différentes séquences.
Une adaptation magistrale servie par des auteurs au talent incontestable.
Stéphane Girardot
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