
Né un 21 avril, tout comme le journal Spirou, José Luis Munuera s’imprègne de bande dessinée franco-belge humoristique dès l’enfance. Dans les années 1970, un certain nombre de classiques (Spirou et Fantasio, Astérix) sont traduits au-delà des Pyrénées et captivent son œil d’enfant. Jeune adulte, il étudie les Beaux-Arts à Grenade avant d’envisager une carrière dans le neuvième art. Malheureusement, le paysage éditorial de son Espagne natale n’est alors que peu enclin à accueillir des bandes humoristiques, penchant naturel de l’aspirant dessinateur. C’est à Angoulême que son destin prend forme. Il y fait la connaissance de Joann Sfar avec qui il débute une série d’aventure aux éditions Delcourt (Les Potamoks). Le duo poursuit sa collaboration chez Dargaud, en imaginant l’enfance de Merlin l’enchanteur. Après quatre albums, Sfar délaisse Merlin et cède sa place de scénariste à Jean-David Morvan. Avec lui, Munuera trouve l’alter ego parfait pour exploiter son exubérance graphique. En 2004, il entame Nävis, une spin-off de la grande saga de science-fiction Sillage. La même année, José Luis et Jean-David sont choisis pour succéder à Tome & Janry aux commandes de Spirou et Fantasio. Le temps de quatre albums, ils tracent les contours d’un Spirou moderne. Après cette période, Munuera éprouve le besoin d’explorer des genres plus sombres ; il enchaîne Le Signe de la lune (avec Enrique Bonet), Fraternity (avec Juan Diaz Canales) et Sortilèges (avec Jean Dufaux) aux éditions Dargaud. En 2010, il se replonge dans la bande dessinée classique en illustrant les albums pour enfants P’tit Boule et Bill et en signant son grand retour dans Spirou avec Les Campbell, dont le premier album paraît en 2014. © Dupuis