- Titre(s) : Le Masque sans visage
- Scénariste(s) : Kid Toussaint
- Dessinateur(s) : Joël Jurion
- Coloriste(s) : Yoann Guillé & Denis Béchu
- Editeur(s) : Le Lombard
- Parution : Mai 2022
- Prix : 12,45 €
- EAN : 9782808205795
Veracruz, le 2 novembre, Día de los muertos. Jorge et Hector « La Boca » Campos sont connus pour leurs combines qui ne rapportent qu’à eux… et encore. Mais en ce jour spécial, le hasard fait qu’ils se retrouvent en charge de deux caisses que leur curiosité les pousse à ouvrir. Ils découvrent alors deux masques aztèques. France, le 12 novembre. Siera Labadi est une fille brillante qui vit dans une famille d’accueil depuis un an. Le jour de cet anniversaire, la jeune réfugiée reçoit un colis en provenance du Burbuto, un pays frontalier de ses terres d’origines, qui la met dans un drôle d’état. À l’intérieur se trouvent un masque africain et un message. Belgique, le 2 novembre. Al pratique le parkour avec ses potes avant de rejoindre sa petite amie Ornella. Une dispute met fin à ce rendez-vous sous l’œil attentif d’un garçon qui semble savoir des choses. Peu après, il retrouve son père qui, au téléphone, parle d’un chargement perdu à Veracruz. Al, qui cache un lourd secret, s’enferme dans la solitude de sa chambre et observe un masque grec. Ainsi, des adolescents choisis par des masques ancestraux aux pouvoirs mystérieux se voient confier une mission : sauver le monde. Et ils doivent se hâter car le dangereux masque sans visage est contrôlé par des malfrats.
Les adolescents “héros malgré eux” ont le vent en poupe. Un fait indéniable que l’on constate avec différentes séries comme Klaw, Elles, Urbex, Les Omniscients et bien d’autres titres encore. Avec le fait que l’adolescence est un moment de tous les possibles extrêmement riche à exploiter, c’est une des raisons qui a incité Kid Toussaint à écrire Masques sur une idée/envie de Joël Jurion. Le résultat est franchement réussi, parce que le scénariste a su parfaitement mixer le fantastique, via les codes des super-héros, avec des problématiques adolescentes et sociétales importantes (asile politique, excision, famille d’accueil, délinquance, transition sexuelle, construction de soi, etc.). La caractérisation des personnages principaux de ce tome d’ouverture, au rythme endiablé, en atteste. Chacun d’entre eux se cache derrière un masque afin de ne pas révéler sa vraie nature – ou le contraire – et, comme le dit si bien JS (sa réelle identité se devine rapidement !), travestir la réalité. Graphiquement, Joël Jurion est comme un poisson dans l’eau. Le dessinateur réalise une prestation incroyable, largement à la hauteur de ce que l’on pouvait en attendre, et revient aux niveaux de gris avec bonheur. La mise en couleurs réalisée par l’inévitable Yoann Guillé, par le biais d’une palette chromatique toujours aussi dynamique et originale, en est d’autant plus remarquable que complexe (Denis Béchu a colorisé la couverture de l’album).
Une entame de série énergique, divertissante et menée de mains de maître qui pousse à la réflexion.
Stéphane Girardot
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