Titre : La Boutique
Scénaristes : Corbeyran & Bénédicte Gourdon
Dessinateur : Chetville
Coloriste : MiKl
Éditeur : Le Lombard
Parution : Mars 2019
Prix : 14,99€
Après cinq années dans le monde de la pâtisserie, Alexis Carret a décidé de changer de crèmerie et de travailler le chocolat. Et il faut avouer qu’il est plutôt doué pour cela. En effet, cela fait deux ans qu’il est maître d’œuvre pour la chocolaterie de Gérard Perdreaux à Bruxelles et les chiffres de la franchise sont en nette progression depuis son arrivée. Ses innovations, ses réalisations et ses assemblages de fèves judicieusement sélectionnées y sont pour beaucoup, comme les masques africains dessinés par son amie d’enfance Clémence qui ont fait un carton à Pâques. Indéniablement, Alexis est un artiste qui met magnifiquement sa passion en valeur. Cependant, il est discret et très humble. Sa famille, surtout son père qui travaille pour la société Honest, un chocolatier industriel, lui reproche un certain manque d’ambition. Mais deux événements vont venir changer cette idée reçue et son destin. Tout d’abord, l’injuste arrêt du stage de Manon par M. Perdreaux lui-même, sous prétexte de sa surdité qui va provoquer sa démission. Puis la rencontre avec Benjamin Crespin, un ami de Clémence, qui le convainc de créer sa propre marque et d’ouvrir sa propre boutique en plein Molenbeek.
Sous couvert de cette nouvelle série sucrée qui raconte la « success story » d’un jeune maître chocolatier, Bénédicte Gourdon (Le Port de la lune) et Corbeyran (Bécassine baby-sitter) nous font découvrir tous les rouages du « process » de fabrication du chocolat. Mais ce n’est pas tout car ils nous offrent également une belle balade dans la capitale belge. Le lecteur plonge sans aucun mal dans cet univers avec le premier tome de cette trilogie grâce une vulgarisation parfaitement maîtrisée qui trouve son origine dans une pointilleuse et importante documentation en amont ainsi qu’une sincère implication dans le projet. Une entrée en matière qui se lit – se déguste comme un « Carret » de chocolat – simplement car elle est parfaitement écrite. L’histoire autour de la création de la boutique d’Alexis est intéressante et implique un certain nombre de personnages intelligemment caractérisés. L’association entre les deux scénaristes, qui se connaissent bien, est mise en images avec une belle rigueur par Chetville dont le trait aime à se marier avec le monde culinaire, pour preuve la série Crimes gourmands. Et cela lui réussit très bien. Le dessinateur réalise ici une belle prestation où son sens de l’observation a été fortement sollicité en ce qui concerne les postures de travail. De plus, les lieux emblématiques de la cité bruxelloise comme la Grand-Place, le quartier des Marolles ou encore les Quais sont minutieusement restitués. Comme à son habitude, MiKl (Hedge Fund) rehausse l’ensemble avec le talent qu’on lui connait.
Les gourmands de chocolat et de bande dessinée n’auront aucun choix à faire ! Les auteurs leur offrent une dégustation double plaisir !
Stéphane Girardot
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