Titre : Bécassine baby-sitter
Scénariste : Corbeyran
Dessinateur – Coloriste : Béja
Éditeur : Gautier-Languereau
Parution : Octobre 2018
Prix : 13,95€
Caumery et Pinchon n’imaginaient sans doute pas, en invitant Bécassine dans La Semaine de Suzette en 1905, qu’elle débuterait une nouvelle aventure en 2018. C’est pourtant le cas. De retour à Clocher-les-Bécasses, elle doit s’occuper, quand tout le monde a déjà trouvé le sommeil, de l’infatigable Oscar, le fils de Loulotte, en lui lisant des histoires. Du haut de ses 5 ans, il est « bondissant » et découvre les joies de la vie en plein air sans s’ennuyer une seconde. La dévotion de Bécassine risque cependant d’être mise à mal par l’arrivée de sa perfide cousine Marie Quillouch, accompagnée de la jeune Charlotte. De quoi occasionner un duel éducatif…
L’actualité est riche pour une héroïne née il y a 113 ans ! Un film a vu le jour au mois de juin et, en librairie, après Les Vacances de Bécassine il y a deux ans, Bécassine baby-sitter est le second album de la série paru au XXIe siècle. Le baroudeur Corbeyran écrit un scénario sans surprise, à l’humour bon enfant et au ton suranné qui charmera surtout les nostalgiques des histoires de ses grandes heures, qui pourront aussi se procurer cet album en tirage de luxe avec une couverture alternative limitée à 2000 exemplaires. Bécassine reste dans son époque et l’intrigue est faite de petites péripéties simples, à la campagne, dans le style des publications pour la jeunesse du siècle dernier, sans ses ordinateurs ni téléphones portables. L’esprit d’origine est respecté mais les nouveaux lecteurs ne seront peut-être pas nombreux à se bousculer au portillon pour découvrir leur « cousine » centenaire, à moins qu’on ne leur mette de force l’album entre les mains. Ils devraient apprécier la ligne claire de Béja, entre tradition et modernité, qui se prête bien à cette reprise, comme elle s’est bien prêtée au retour du Club des Cinq. En fin de compte, le respect envers ce monument de la BD est peut-être un peu trop grand, mais pouvait-il en être autrement ? C’est tout le problème de l’approche patrimoniale en général qui ne cherche pas à révolutionner le genre. Pour davantage de folie, on se tournera vers d’autres productions.
Un bel album pour les amateurs qui seront ravis de retrouver Bécassine à Clocher-les-Bécasses.
Nicolas Raduget
Réagissez !
Pas de réponses à “Bécassine baby-sitter”