Dans la bulle de… David Etien

Accueillie avec succès par des lecteurs qui s’habituaient progressivement à ce que l’on doit maintenant appeler officiellement le « Spirou-Verse », la série Champignac se consacre depuis trois albums à la vie du comte avant qu’il ne rencontre Spirou et Fantasio. David Etien a relevé le défi de dessiner cet univers et a bien voulu nous en dire plus sur cette expérience lors du dernier festival d’Angoulême.     

© Dupuis

Merci David d’avoir accepté cette interview. Puisqu’on parle d’un personnage de Spirou, quel était ton rapport à Champignac et à Spirou et Fantasio avant de te lancer dans cette série ? C’était une lecture de jeunesse ? 

Oui, comme beaucoup, c’était une de mes lectures de jeunesse. J’ai grandi avec Tome et Janry et puis, ensuite, je suis venu très vite à Franquin car j’ai aussi grandi avec Gaston Lagaffe. J’ai vécu toutes les années 90 avec les albums de Tome et Janry donc Champignac était vraiment une référence. Il ne m’était pas du tout inconnu. Quand on m’a proposé ça, au départ, ça devait être un one-shot de Spirou mais sans vraiment Spirou…

Cette proposition, c’est une rencontre avec les Béka ? 

Ce sont les Béka qui m’ont contacté sur Facebook. On ne se connaissait pas, ils ont pris contact par messagerie. Et au départ, comme je le disais, l’idée était de faire un one-shot. Une partie de l’histoire se passait en Angleterre et, comme je faisais déjà à l’époque Les Quatre de Baker Street, ils se sont orientés vers moi parce que mon dessin leur parlait.

Comment t’es-tu approprié graphiquement le personnage, surtout qu’il a fallu le rajeunir ?  Est-ce que tu as pensé à tes albums préférés ou est-ce qu’il fallait les oublier pour le réinventer complètement ?  

Ce n’était pas facile parce qu’il fait partie de l’inconscient collectif. Tout le monde a son Champignac, sa représentation de Champignac… On est vraiment sur un personnage caractéristique, y compris physiquement. Le rajeunir consistait déjà à changer sa couleur de cheveux qui était quand même atypique… J’ai regardé des photos d’Einstein jeune, des trucs comme ça. Je lui ai rajouté des lunettes aussi, pour lui donner un côté un peu plus intello. En même temps, il fallait qu’il ait ce côté farfelu mais moins que ce vieux savant fou qu’on connaît, qu’il ait un côté plus jeune, plus dynamique. C’était un peu un entre-deux. L’idée qu’on se dise « tiens, c’est Champignac jeune », ce n’était pas évident.

© Dupuis

Ça doit être assez excitant quand même. Tu as mis longtemps ? Tu as fait beaucoup de croquis avant de l’obtenir ? 

Non, généralement, je ne passe pas énormément de temps sur le développement, j’arrive à trouver assez vite. Et puis, après, il se fait aussi au fur et à mesure des planches. Il évolue très vite. Je rétablis tout au moment de l’encrage, à la fin. C’est vraiment à la fin des crayonnés que j’ai commencé à l’avoir bien en main. J’avais une vision globale de l’album et je voyais qu’il avait déjà un peu évolué, alors j’ai rétabli.

Le temps des crayonnés permet de s’adapter. 

Oui, souvent. Il y a une évolution. Surtout que le premier tome était sur 64 pages.

Outre Champignac, il y a aussi ses amis et collègues Black et Schwartz, qu’on avait déjà vus dans les albums de Franquin… 

Oui, il y a beaucoup de clins d’œil justement, même dans le premier tome. On a pas mal de personnages qui font partie du village de Champignac, comme Dupilon.

T3 © Dupuis 2023

C’est la même chose ou c’est plus facile à dessiner que des personnages que tu inventes ? 

C’est un autre exercice de style mais ce n’est pas inintéressant. Après, c’est réussir à retranscrire dans mon propre style… J’ai essayé d’avoir un dessin un tout petit peu plus franco-belge que mon dessin naturel, sur cette série, même si mon style remonte à la surface très vite. C’est vraiment une sorte d’adaptation qui était très sympa, ce côté dessin franquinesque avec des gros nez, dessiné avec mon style à moi. Ce n’est pas très compliqué, ça vient assez vite.

Pareil pour les personnages historiques qui ont réellement existé ? 

Oui, alors là j’ai plus de mal parce que je ne suis pas un grand caricaturiste, loin de là ! Pareil, il ne faut pas non plus que le dessin devienne trop réaliste par rapport aux autres personnages, comme Champignac qui reste un peu semi-réaliste. Quand je dessine Churchill ou Hitler, il faut que j’arrive un minimum à leur donner un aspect gros nez. Je ne sais pas comment dire mais c’est sur un fil, souvent…

Ça doit être rigolo. 

Ça peut être rigolo mais c’est un peu casse-gueule.

Un peu de pression ! 

Oui, faut faire ça bien.

© Dupuis

Est-ce qu’avant de commencer l’album, vous discutez du thème entre vous ou est-ce que tu reçois clé en main leurs idées ? 

Généralement, j’ai le scénario qui arrive. Les grandes lignes. Je donne mon avis et, à partir de là, ils poussent la chose un peu plus loin.

Un avis sur le synopsis global, les trois-quatre pages habituelles ? 

Oui, les orientations. Je n’ai pas eu à redire sur les trois tomes. De toute façon, à la fin, quand je reçois le scénario bien détaillé, je digère aussi la chose et je peux apporter des éléments. C’est un aller-retour constant.

Ils sont très dans les détails ou est-ce qu’ils te laissent la mise en scène ? 

Moi généralement, quand je bosse avec mes scénaristes, ça se passe toujours comme ça : je demande un maximum de choses, de détails, et après je trie. Je me réapproprie la chose. Généralement, ça se passe bien avec les scénaristes parce que c’est clair dès le début. Je n’’ai jamais bossé avec des scénaristes trop directifs. Je sais qu’il peut y en avoir, qui sont très à cheval sur le moindre détail…

Qui dessinent carrément parfois le storyboard… 

Voilà. Ça, ça ne me correspondrait pas du tout parce que je me retrouverais à avoir une position d’exécutant beaucoup moins intéressante au niveau de la création. J’ai ma part de création parce que je digère vraiment la chose et je m’approprie l’histoire.

 © Dupuis 2023

Le scénario du tome 3 semble avoir un petit peu plus divisé les lecteurs, j’ai l’impression, que les deux premiers qui avaient été globalement bien accueillis (NDR : attention spoilers pour ceux qui ne l’ont pas lu, sautez cette question et les trois prochaines !).  

Alors, le troisième aborde un sujet délicat, entre guillemets, même si aujourd’hui, heureusement qu’on peut l’aborder. C’était très bien qu’il ait pu être prépublié dans Spirou, d’ailleurs… Les lecteurs qui n’ont pas apprécié, on ne les connaît pas, c’est souvent venu des réseaux sociaux. Je pense que c’est un personnage qui fait partie, un peu, du patrimoine de la bande dessinée. Que des jeunes auteurs lui inventent un passé et l’orientent vers des directions un peu « woke »… ce sont des choses un peu sensibles pour certaines personnes de l’ancienne génération. Pas toutes. Il y avait forcément des gens qui n’allaient pas apprécier. Mais on a eu beaucoup beaucoup de bonnes réactions aussi.

Bien sûr ! Et graphiquement, il n’y a pas eu de retours négatifs. 

Sur mon travail, non. C’était vraiment par rapport à l’orientation du scénario. Ce qui n’a pas plu, c’est vraiment le cours d’éducation sexuelle, toujours entre guillemets, qui est donné, et aussi le fait qu’on montre la mort de Blair très tôt dans l’album. Je sais qu’au journal ils ont reçu des courriers assez virulents, de cathos un peu intégristes, qui disaient qu’on allait tous aller en enfer, qu’il fallait arrêter la prépublication ! Mais c’était attendu. Ce n’est pas très grave parce qu’à notre époque ça n’a plus aucune importance.

© Dupuis

Moi, j’étais juste triste, pas en colère. 

Oui. C’était un album très intéressant pour ça. Au-delà de ça, il y a eu d’autres critiques sur cet album, sur le fait qu’il y avait une longue course-poursuite qui prenait beaucoup de place dans l’album et qui aboutissait à quelque chose de pas si important… Ça, ce sont les critiques négatives. Moi, au-delà de ça, j’ai trouvé que l’album fonctionnait beaucoup sur l’émotion et c’était vraiment un exercice très intéressant pour moi à mettre en scène. Que ce soit la première scène du début, avec la mort, ou la fin, avec Champignac qui arrive devant le cimetière, et les flashbacks en parallèle. Je crois que j’ai rarement dessiné quelque chose aussi fort dans l’émotion. Ça m’a beaucoup plu.

Moins dans l’action, et encore, il y a quand même cette fameuse scène de poursuite, en effet… 

Oui, et au milieu de ça, il y a quand même un rythme… C’est toujours un équilibre à trouver. Là, c’était très scindé, sur cet album. Généralement, un album est conçu pour plaire à tout le monde. On essaie de rythmer entre l’émotion, l’humour et l’action. Ici, c’était vraiment une manière de mettre en place l’album qui était très particulière. On commençait direct avec une scène très très forte, ce qui est rare.

J’ai même cru que c’était un rêve, quand je l’ai lu. 

Oui, ça aurait pu être un rêve. Les fameuses pages noires où on a osé… ça a été compliqué. On s’est posé beaucoup de questions avec l’éditeur au début. On a failli ne pas le faire, forcément. Après, c’était sous quelle forme, est-ce qu’on faisait des pages pleines noires ? J’ai voulu amener ça, le côté progressif. On passe tout de suite sur une page pleine, donc gros blackout, et petit à petit on revient à une narration avec juste un contour blanc et après un contour de cases. Pour se remettre doucement et montrer qu’il y a quelques années qui sont passées. Dans le journal de Spirou, on n’a pas eu ces pages noires. Dans l’album, il y a quand même un petit texte au début pour dire que ce n’est pas une erreur d’impression. L’éditeur s’est quand même protégé des retours de lecteurs. Donc il a une structure très particulière avec cette scène-là au début, le cours d’éducation sexuelle, la rencontre avec les féministes de l’époque et la longue course-poursuite. Et on finit avec de nouveau de l’émotion. C’est très particulier comme structure.

© Dupuis

Mais tu as pris autant de plaisir voire plus… 

Plus, oui ! J’ai énormément apprécié mettre en scène et dessiner cette histoire. Après, plus on s’investit, plus on prend mal les retours critiques négatifs. Forcément.

Surtout s’ils sont injustes.  

Oui, ce n’était pas forcément justifié. Il y a parfois des critiques négatives qui sont très dures mais bénéfiques au final. Avec le temps, on comprend qu’effectivement…

Même si c’est vrai que toi, finalement, graphiquement, on t’a laissé tranquille. 

Oui, on ne m’a pas trop embêté.

Il y a une quatrième histoire en projet actuellement ? 

La décision, on va la prendre bientôt. Parce que je me pose beaucoup de questions, à savoir si je veux continuer ou pas. Les Béka veulent continuer. Enfin, Bertrand, c’est surtout lui qui s’en occupe maintenant. L’éditeur est partant pour continuer parce que la série marche bien. C’est très particulier, cette série, au départ ça devait être juste un one-shot. Donc pour moi, c’était juste une aventure d’un tome. On en a fait un deuxième parce que je m’entendais bien avec les scénaristes, c’était une belle rencontre et l’éditeur était partant. Et on a poussé jusqu’à trois parce que ça faisait une sorte de fin de saison, un cycle. Là, si on commence un quatrième, on repart sur un nouveau cycle.

C’est difficile de n’en refaire qu’un ? 

De toute façon, il n’y en aura pas qu’un. S’il y a un quatrième, il y aura forcément un cinquième voire un sixième. Et moi, ça me fait reprendre de l’élan et je me dis : on est quand même sur un spin-off de Spirou, est-ce que ça vaut le coup de faire une série qui dure ? Je ne suis pas convaincu. Même si le scénar proposé par les Béka pour la suite a de très bonnes idées.

© Dupuis 2019

Ça ferait un peu comme Il s’appelait Ptirou puis Mademoiselle J., qui est un one-shot qui a dérivé vers une série… 

Oui, mais il ne faut pas que ça dure trop longtemps, je trouve, ce genre de trucs. C’est mon avis.

Même Zorglub en a eu 3… 

Oui. Après, je crois que, sur Zorglub, c’était une question de chiffres de vente, pas assez hauts par rapport aux attentes de Dupuis. Donc ils ont arrêté mais je pense que Munuera aurait pu aller un peu plus loin. Du coup, mon éditeur m’a mis la pression un petit peu dernièrement en me disant : « on aimerait bien avoir une réponse pour savoir si on continue sans toi ». Ça continuerait sans moi… Alors, je ne m’attendais pas à ça (rires). On est vite remplacé quand même (rires). On a beau s’investir à fond, on peut être très vite remplacé. Pour l’ego, c’est bien aussi !

Au moment où on se parle, tu ne sais pas encore exactement, tu n’as pas donné ta réponse… 

C’est ça. C’est la semaine prochaine, faut qu’on se fasse une visio. Et je n’arrive pas à me décider. Je n’ai pas envie de lâcher la série et, en même temps, de repartir sur un minimum de trois tomes…

Surtout si tu as d’autres trucs à côté. D’autres projets ? 

Oui, j’ai d’autres trucs à côté. De plus, dans ce nouveau cycle, l’idée serait d’aborder aussi les années noires donc il y a une sorte de retour en arrière. Quand on est dans une série et qu’on revient, c’est compliqué… Il y a un truc psychologique qui fait que…

Humblement, j’aurais envie de te dire : continue (rires). Mais je comprendrais. J’entends les différents doutes.

En plus, c’est un investissement. Au niveau du boulot, ça me demande tellement… C’est la question principale : est-ce que ça vaut le coup de se lancer et de s’investir ?

Spirou n° 4209 © Dupuis

On respectera quoi qu’il arrive la décision de l’auteur. Sur cette série ont été créditées comme assistantes coloristes Clémentine Guivarc’h ou encore Céline Olive. En quoi consiste leur travail ? 

Quand on met assistant ou assistante, c’est quelqu’un qui fait les aplats en fait. C’est du travail de fond mais qui n’est pas très intéressant pour la personne. Moi, ça m’avance énormément, c’est pour gagner du temps. Mais au niveau création, il n’y a rien du tout. On les crédite parce qu’elles ont travaillé, en temps et en heure. Moi, je travaille avec Clémentine Guivarc’h et Céline Olive qui sont super fiables et qui m’avancent vraiment le boulot.

Donc, toutes les indications, c’est toi ? 

Ah oui, oui. Moi, je leur donne mes planches en noir et blanc, toutes les zones à délimiter – le visage, les yeux, les vêtements – et elles me le font sur Photoshop. Ensuite, moi j’ai juste, avec ma pipette, avec ma baguette magique sur Photoshop, à reprendre les zones sélectionnées et je gagne un temps fou. C’est un boulot très très très pénible à faire mais ça leur permet de se faire un tout petit peu d’argent et moi ça me fait gagner du temps. On les crédite mais il n’y a aucune part de création.

Autre chose, j’avais remarqué, au moment du premier album je crois, qu’il était envoyé aux journalistes avec une fausse boîte de Pervitin.

C’était sur le deuxième !

C’était une idée de toi ?

Non, c’était le marketing. Oui, c’était marrant,  des petites dragées à la menthe.

J’avais reçu ça, c’était amusant.

Oui, c’était amusant.

Spirou n° 4423 © Dupuis

Si on revient au dessin, tu as réalisé trois couvertures pour le journal Spirou, dont deux assez romantiques, au moment de la prépublication des différentes histoires. C’est comme pour une couverture d’album, ça demande une réflexion similaire ou bien c’est différent pour Spirou ?

Pour Spirou, souvent, c’est ce qui va correspondre au petit épisode qui va paraître à ce moment-là. On fait la couverture quand on a les premières planches. Pour Blair, pour le dernier, il fallait que je montre Pacôme et Blair qui étaient encore amoureux. Il y avait les sept premières planches, je n’allais pas mettre une couverture qui représentait une scène de fin. Il faut coller à l’actualité et puis ça passe par le rédacteur en chef du journal. On envoie quelques propositions et on se met d’accord. C’est moins compliqué qu’une couverture d’album.

Ça se fait plus vite aussi, dans la réflexion ?

Oui. Il faut un truc simple et efficace.

Ça, ils te le laissent faire ou tu as une réflexion aussi avec les scénaristes ? 

Ah oui, de toute façon je propose. Je propose quelques pistes et on se met tous d’accord. Généralement, on finit toujours par converger.

En feuilletant l’édition de luxe, chez Black and White, on constate que tes crayonnés sont légèrement plus grands que la planche finale. 

Non, généralement, mes planches encrées sont plus grandes. Donc c’est une question d’impression. Les crayonnés, c’est du A3 et l’encrage est légèrement plus grand. Mais je bosse sur des demi-planches d’encrage.

© Black and White 2019

C’est sympa à faire, ça, les éditions de luxe ? Tu dois fournir des crayonnés…

Oui, alors moi je n’ai pas beaucoup de matière en général parce que ce n’est pas quelque chose que j’aime faire, le développement des projets… J’aime bien tout de suite attaquer les planches. J’ai souvent des croquis pas très jojo à montrer.

C’est un peu maigre en bonus ? (rires)

C’est ça, alors que c’est l’attrait de ce genre de bouquins.

Mais cela vaut aussi pour le grand format, le format planche.

Et avoir un bel objet, une belle impression. Surtout le noir et blanc.

C’est sympa, pour un auteur, de pouvoir sortir son travail en noir et blanc ?

Oui, c’est un petit bonus sympa, carrément. Ça ne s’est fait que pour le premier tome parce qu’il n’a pas tant marché que ça en édition de luxe. C’est tellement cher, aussi…

J’ai vu que tu avais participé à  Idéfix, aussi. Comment tu as été enrôlé là-dedans ? 

Ça s’est fait au moment où j’ai arrêté La Quête de l’oiseau du temps. On m’a proposé ça vraiment à la même période. La Quête, ça m’avait mis un coup d’arrêter. La fin ne s’est pas très bien passée. Idéfix, ce qui était marrant et intéressant à faire, c’est que c’étaient des petits épisodes de la série animée à adapter en BD de 15 pages. Ça se fait plutôt vite. Moi, ce que j’aimais bien dans l’idée était d’essayer de faire du Uderzo, de comprendre son travail. Du coup, ça oblige à calquer et à essayer de se consacrer totalement au style du maître. On essaye de faire du Astérix. C’était une petite récréation qui était bienvenue pour moi à ce moment-là. Mais je n’ai pas poussé le truc plus loin que trois épisodes. Ça se faisait très très vite, le boulot est prémâché parce que tout est déjà présent dans l’épisode animé. Les décors sont là, il n’y a plus qu’à réadapter la narration pour le média bande dessinée.

C’était une parenthèse sympa…

Parenthèse que j’ai arrêtée très vite.

© Éditions Albert René 2022

On verra selon ta décision sur Champignac mais est-ce que tu as d’autres albums à venir ? 

Là, je suis sur un Thorgal Saga. J’ai fait une soixantaine de pages crayonnées, sur 92. Et il y a le tome 10 des Quatre de Baker Street qui sort en avril, je l’ai terminé en fin d’année dernière.

Tu arrives quand même à courir plusieurs projets !

Oui, j’aime bien ça. Après, il ne faut pas que je me perde, parce qu’on me propose beaucoup de choses donc il faut faire le tri. Mais il y a quand même des choses qu’on ne peut pas laisser passer parfois. J’ai tendance à accepter et à me dire après « merde, il va falloir que j’assume les délais ». Je fais tout pour faire les choses en temps et en heure, afin de ne pas exploser les délais. Et j’ai Les Quatre de Baker Street qui vont aller jusqu’au tome 12, donc là on a le 10 qui sort, il en restera encore deux. Quand on m’a proposé le Thorgal Saga, une première fois il y a quatre ans déjà, j’avais refusé à l’époque. J’avais encore La Quête et tout… Là, on m’a relancé, donc je me suis dit « tiens, c’est peut-être le moment ».

Comme il y avait une petite pause Champignac aussi, en attendant éventuellement le quatrième, ça permettait d’avoir un créneau. 

Voilà.

Super, eh bien on attendra ta décision, quoi qu’il arrive on te souhaite plein de bonnes choses pour la suite !

Merci !

Propos recueillis par Nicolas Raduget.

Interview réalisée le 28 janvier 2024.

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Description de l'auteur

Nicolas Raduget

Département : Indre-et-Loire / Séries préférées : Tintin, Spirou et Fantasio, Johan et Pirlouit, Blake et Mortimer… / Auteurs préférés : Hergé, Peyo, Franquin, Tome & Janry… / J’aime aussi : écouter de la musique, boire, manger, et parfois tout en même temps…

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