Titre : Nymphe
Scénariste : Tristan Roulot
Dessinateur – Coloriste : Dimitri Armand
Éditeur : Le Lombard
Parution : Juin 2020
Prix : 14,45€
Pyrénées, France, futur indéterminé. La « Rouille » est apparue un jour et a touché tout le fer contenu non seulement dans les objets et les constructions en le rendant friable, mais a aussi modifié celui présent dans le sang des êtres humains. Ainsi, la civilisation est rapidement partie en fumée et de nombreuses mutations/malformations sont apparues au sein de la population. Un seul homme ne semble pas atteint par le phénomène : le Convoyeur, contacté pour transporter à bon port les biens les plus précieux dans un monde où les voyages sont devenus dangereux et très souvent mortels. Apparemment invincible, sa parole fait loi et, pour paiement, il ne demande à son débiteur qu’une chose : gober un étrange œuf. Malgré sa réputation, Monsieur Cendre tente de le rouler pour l’obliger à effectuer une mission sans retour. Mais c’est sans compter sur les pouvoirs, le lien particulier du convoyeur avec sa monture et… l’intervention d’une future cliente ! S’il a facilement mis à jour le subterfuge, l’aide d’Ana est toutefois bienvenue. Une nouvelle mission commence alors pour lui sur laquelle plane un mystère toutefois moins épais que celui autour de sa propre personne !
Allons droit au but ! Le Convoyeur est une excellente BD post-apocalyptique menée de main de maître par un spécialiste de la vulgarisation scénaristique financière notamment et de l’intrigue (Hedge Fund, Irons, Crypto-monnaie), Tristan Roulot, et un dessinateur de haut vol qui a marqué les esprits avec deux westerns exceptionnels (Sykes, Texas Jack), Dimitri Armand. Tous deux montrent ici avec aisance et percussion qu’ils maîtrisent leur Art quelque soit le style qu’ils abordent. Le récit est dense, intense, violent à souhait et a été nourri de références multiples et variées comme Mad Max, Ken le survivant, X-Men, etc. Paradoxalement, cela se déroule en France et commence du côté des Pyrénées. Tristan Roulot nous surprend à de nombreux niveaux et ce n’est pas pour nous déplaire, bien au contraire ! D’autant plus que son personnage principal est nimbé d’un mystère à couper au couteau, sans oublier les autres qui sont tout aussi intéressants voire inquiétants, dans un univers très cohérent au centre duquel Dimitri Armand est comme un poisson dans l’eau. L’illustrateur retranscrit tel un virtuose cette violence monstrueuse et ces monstruosités violentes qui ont cours au fil des planches. La prestation graphique est dynamique et esthétiquement très réussie.
Voilà une série qui n’aura aucun mal à se faire sa place dans le genre ! Il nous tarde d’en avoir la confirmation avec le prochain tome.
Stéphane Girardot
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Une réponse à “Convoyeur (Le) #1”