© Le Lombard

Titre : Ingénieur-conseil
Scénariste : Tristan Roulot
Dessinateur : Luc Brahy
Coloriste : Hugo Facio
Éditeur : Le Lombard
Collection : Troisième Vague
Parution : Avril 2018
Prix : 12,45€

Point Pleasant, Etats-Unis, décembre 1967. Le jeune Jack Irons et sa famille se rendent chez sa grand-mère maternelle pour Noël lorsque le pont sur lequel ils se trouvent s’effondre. Seul lui survit au drame. De nos jours, Île-du-Prince-Édouard, Canada. Jack est devenu ingénieur et construit des ponts. Il n’est pas philanthrope pour un sou, au point d’être considérer comme détestable par certains de ses collègues. Il doit se rendre à l’aéroport de Moncton car celui de Charlottetown est fermé pour cause de blizzard. Avec Bennie, son chauffeur de taxi, ils se trouvent sur le pont de la Confédération lorsqu’une explosion se produit et provoque la chute d’un pan complet de l’ouvrage. Drôle de coïncidence ! Ils évitent le drame de peu mais Jack est désormais bloqué et en est passablement irrité. Ne perdant jamais de vue qu’il doit passer de l’autre côté du détroit pour prendre son vol, il met à son expertise à disposition du Major Entwick dans une enquête loin d’être évidente et pleine de rebondissements.

Co-scénariste de l’excellente série Hedge Fund, Tristan Roulot a décidé de rester bien installé dans la collection Troisième Vague du Lombard en proposant ce nouveau thriller très bien ficelé. Les bases sont d’ailleurs très rapidement posées. La tension dramatique est présente dès l’ouverture de ce premier opus, par le biais d’une séquence choc, puis se fait plus insidieuse par la suite pour remonter crescendo jusqu’à la fin du récit, conséquence d’une enquête perturbée par une autre affaire où les coups de théâtre ne manquent pas. Certes les rouages du genre sont parfaitement maîtrisés mais ce qui constitue un des intérêts majeurs d’Irons est son personnage central : Jack. Cet ingénieur renommé est parfaitement caractérisé pour être détesté ou aimé, voire les deux à la fois. Il est misanthrope, cynique, intelligent, sportif, célibataire, ancien militaire… Une personnalité qui ne manque pas d’aspérités et dont les relations avec autrui, notamment les femmes, sont houleuses ! Reste à voir comment Tristan Roulot va utiliser sa spécialité très pointue dans les prochains tomes. L’auteur prend également un malin plaisir à intégrer dans les dialogues des expressions de sa terre d’accueil comme « crisse », « tabernacle », etc. Un scénario très bien construit que Luc Brahy (Alto Plano) met en images dans une veine réaliste des plus efficaces. Une prestation graphique de qualité bien rehaussée par la très juste mise en couleurs d’Hugo Facio (Maxence).

Une très bonne entame de série.

Stéphane Girardot