Titre : Sykes
Scénariste : Pierre Dubois
Dessinateur – Coloriste : Dimitri Armand
Coloriste : Sébastien Gérard
Éditeur : Le Lombard
Collection : Signé
Parution : Novembre 2015
Prix : 16,45€
Un cavalier fait une halte à la ferme des Starret pour avoir un peu d’eau. Il s’agit de Sykes, «Sentence» Sykes. Il est accueilli par le petit Jim qui vit seul avec sa mère. Malgré la prudence dont ils font preuve à son arrivée, le Marshal Sykes les met en garde sur la présence de rôdeurs dans le secteur. L’homme de loi est bien au courant du fait puisqu’il est aux trousses de la bande des Clayton depuis un moment. De retour dans la ville qui le connait bien, il rejoint Bars, le shérif, en attendant l’arrivée de O’Malley. Ce qu’il ne sait pas, c’est que pendant ce court laps de temps les Clayton ont tué Madame Starret après avoir abusé d’elle. ll ne l’apprendra qu’en voyant le jeune Jim débouler dans le saloon en hurlant son nom. Avant de reprendre sa traque, Sykes n’a besoin que d’une seule chose. Convaincre Renard Gris, le meilleur pisteur qu’il connaisse, de se joindre à lui. Au fait, vous demandez-vous pourquoi on appelle le Marshal «Sentence» ? Simplement parce que lorsqu’il attrape sa proie, et il l’attrape toujours, il juge, condamne et exécute dans la même foulée.
On sait Pierre Dubois «Elficologue». Avec Sykes, le scénariste à l’imagination si fertile dévoile le côté cow-boy qui sommeillait en lui. Force est de constater que cette première incursion dans le genre western est juste parfaite. L’histoire est d’une densité incroyablement sombre. Les personnages sont façonnés avec une précision incroyable. Dans le Far-West, personne n’est ni tout blanc ni tout noir. Chacun a ses démons. Pierre Dubois (Capitaine Trèfle) le sait tellement bien qu’il sert un florilège de protagonistes dignes des meilleurs westerns du cinémascope. Le rythme narratif est parfaitement maîtrisé, intense et la traque haletante. Le lecteur appréciera également les clins d’œil aux «Dime Novels» et à la littérature (Moby Dick) de l’époque. Graphiquement, Dimitri Armand, qui s’est remarquablement illustré dans le très récent Bob Morane – Renaissance, assoit définitivement son talent à la table des grands. Le sens du cadrage, la mise en scène du dessinateur font tout simplement merveille et se marient parfaitement avec les aspirations scénaristiques. Un travail remarquable rehaussé par une mise en couleurs, réalisée à quatre mains avec Sébastien Gérard, qui est tout à fait dans la sensibilité chromatique du thème.
Calez bien votre Stetson pour ce one-shot de la collection Signé qui arrache un max !
Stéphane Girardot
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