Titre : Le village qui n’existait pas
Scénaristes : Luc Brunschwig & Aurélien Ducoudray
Dessinateur : Dimitri Armand
Coloriste : Hugo Facio
Éditeur : Le Lombard
Parution : Octobre 2016
Prix : 13,99€
1987, village de Mèng Jian Zhèn au nord de la Chine. Alors que la jeune Tania Orloff reçoit un enseignement de la part de Maître Feng, un garçon vient en courant lui demander de rejoindre son oncle, Mr Ming, qui souhaite la voir de toute urgence. Il a une mission à lui confier : surveiller la famille Zhong, de hauts fonctionnaires chinois venus intégrer leur « village rêvé ». Nigéria, 2018. Attaqué par des drones, Bob Morane parcoure un peu plus de onze kilomètres avec Victor, son secrétaire gravement blessé, sur le dos pour rejoindre Zamosho. Il s’y rendait pour convaincre les habitants de l’opportunité constituée par les casques éducatifs neurothech. Arrivé sur place, il est pris en charge par… Tania Orloff et découvre une ville futuriste plantée au milieu de nulle part. Pendant ce temps, Victor est soigné dans un hôpital ultramoderne. Le petit village de Zamasho est devenu une grande cité autonome et gérée via des écrans géants par… Mr Ming. Ce dernier est d’ailleurs persuadé que Bob n’a qu’un but : manipuler le peuple nigérian pour voler ses ressources au profit de la France. La ville entière veut sa tête. Alors que Bill Ballantine prend part à sa première mission pour la société Wu en Ukraine, Bob Morane lui est dans la gueule du loup ! Va-t-il s’en sortir sachant qu’il est absolument seul ? Enfin, pas tout à fait….
Les scénaristes avaient promis de bousculer sans ménagement Bob Morane (lire notre interview lors du F.I.B.D. d’Angoulême 2016). Et c’est ce que font Luc Brunschwig (Léviathan) et Aurélien Ducoudray (A coucher dehors) – sans aucun scrupule d’ailleurs – dans cette suite et fin du premier cycle de la renaissance de l’aventurier. La transposition de ses pérégrinations dans le XXIème siècle est parfaitement réussie. Pour ce faire, le duo use de faits tellement d’actualité comme le terrorisme (le groupe djihadiste Wahl Jihad), le pillage des ressources de l‘Afrique (l’opération Éducation contre minerai finalement), les actions humanitaires (l’O.N.G. Mèng Jian Zhèn) ou encore les armées privées (la société Wu). Un album très bien écrit et au rythme narratif soutenu que vous aurez grand plaisir à lire – que vous soyez fan de la première heure ou pas – d’autant plus que de nouveaux personnages clés entre dans la danse. Il s’agit bien sûr de Tania Orloff mais surtout de l’Ombre jaune en méchant aux intentions très floues. Mais vous aurez aussi des nouvelles de Miss Ylang-Ylang et Bill Ballantine. Graphiquement, Dimitri Armand (Sykes) confirme tout le bien que l’on pensait de lui. Le dessinateur tient bien ses personnages, offre un dessin dynamique et ses « character designs » sont particulièrement pertinents. Vous apprécierez certainement les « guests » qu’il a invités lors de la mission ukrainienne de Ballantine !
Une modernisation du mythe Bob Morane complètement maîtrisée et percutante.
Stéphane Girardot
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