Titre : L’Aiguille creuse
Scénariste : Jérôme Félix
Dessinateur : Michaël Minerbe
Coloriste : Delf
Éditeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
Parution : Août 2021
Prix : 15,90€
1904, près de Dieppe. Un coup de fusil résonne dans la nuit, un homme en fuite s’écroule. Très vite, la rumeur se répand : Arsène Lupin est mort ! Le gentleman-cambrioleur semble avoir réalisé son dernier forfait en s’attaquant aux tableaux conservés au château d’Ambrumésy. Pourtant, d nombreux détails ne collent pas à sa méthode. Ainsi, le jeune étudiant Isidore Beautrelet, neveu d’un journaliste parti sur les lieux, s’étonne que le bandit ait laissé une victime et surtout… qu’il ait disparu ! Tout porte à croire que Lupin n’a jamais quitté le domaine. En enquêtant, Isidore remonte la piste du fabuleux trésor des rois de France, celle-là même qui aurait mené le virevoltant monte-en-l’air au trépas…
« Je veux te montrer que ton intelligence n’est rien comparée à mon génie. Moi, il m’a seulement fallu dix jours pour comprendre le code sur lequel tu t’acharnes et toi, tu y seras encore dans dix ans! »
Grâce au succès sur la plateforme Netflix de la série Lupin menée par Omar Sy, jamais le gentleman-cambrioleur créé par Maurice Leblanc n’aura eu droit à une telle publicité ! De la réédition de ses aventures à l’augmentation des visites du Clos Lupin, la maison du romancier transformée en musée par sa petite-fille, en passant par les rediffusions de la série des années 70 mettant en scène le brillant Georges Descrières dans le rôle, difficile de passer à côté du phénomène. Tant mieux pour les fans, car l’illustre personnage mérité bien toute cette attention tant il fait partie du patrimoine populaire, à l’instar d’un Fantômas ou d’un d’Artagnan. Concernant la bande dessinée, personne n’a attendu si tard pour profiter de son aura. Dès 1989, on pouvait retrouver les fidèles adaptations d’André-Paul Duchâteau chez Claude Lefrancq puis, plus tard, des titres plus humoristiques ou éloignés de l’œuvre de l’écrivain (Une aventure d’Arsène Lupin, Les 1000 mystères d’Arsène Lupin, Arsène Lupin – Les Origines), même le manga s’y intéressant (Arsène Lupin). Souvent adapté, considéré comme l’un des meilleurs romans de la série, en tout cas le plus connu, L’Aiguille creuse avait d’abord fait l’objet d’une parution chez l’éditeur normand OREP avant cette arrivée chez Bamboo qui laisse forcément rêver d’une suite dans le cadre plus prestigieux de la collection Grand Angle. Car, si les dialogues de Jérôme Félix, pour une question de place dans les phylactères ou de besoin de moderniser le langage, laissent apparaître quelques tournures de phrases pas très adroites et que la fin, trop rapide, est abrupte et perd en émotion, le dessin de Michaël Minerbe est vivant et clair, sobre mais plaisant.
Un retour dans l’air du temps, qu’on espère être le premier d’une série.
Arnaud Gueury
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