© 2022 Le Lombard

• Titre(s) : Liberty Ship
• Scénariste(s) : Emmanuel Herzet
• Dessinateur(s) : Alain Queireix
• Coloriste(s) : Didier Ray
• Editeur(s) : Le Lombard
• Collection : Troisième Vague
• Parution : Octobre 2022
• Prix : 12,45 €
• EAN : 9782808203388

Belgrade de nos jours. L’équipe de Serbie affronte l’Angleterre lors d’un match de foot amical. Pour l’occasion, le lieutenant Sam Titell, officier anglais de la National Football Intelligence Unit, est sur place pour surveiller les hooligans anglais. Pendant des affrontements entre supporters, il repère un client pour les serbes : Branislav Novakoviċ alias “Le Dandy”. Le spotter remarque qu’il est accompagné par un homme inconnu de ses services dont le visage est grêlé et qui possède un œil de verre, et prend l’initiative de les suivre. Malheureusement pour lui, ce qu’il entend lors de leur rencontre avec un troisième larron lui vaut d’être poignardé au thorax et de recevoir une balle dans l’épaule. Grièvement blessé, il réussit à atteindre in extremis l’ambassade des États-Unis qui le prend immédiatement sous sa protection. Ayant révélé avant de tomber dans le coma qu’un projet d’attentat visant Londres était en cours, les services secrets britanniques demandent son exfiltration. La menace est prise très au sérieux. De fait, Irène Keller rappelle ses roadies pour une nouvelle mission où leur chemin croise celui des “Crotales de Voždovac”, la milice la plus sanguinaire ayant sévi en Bosnie.

Alors que la guerre entre l’Ukraine et la Russie se poursuit à quelques encablures de la frontière européenne, Emmanuel Herzet (Nottingham) rappelle à nos mémoires celle qui a eu cours pendant dix ans, de 1991 à 2001, sur les territoires de l’ancienne république fédérative socialiste de Yougoslavie (aujourd’hui divisée en sept pays : Serbie, Slovénie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Croatie, Macédoine du Nord et Kosovo) par le biais des “Crotales de Voždovac”. En utilisant en sus deux phénomènes de société bien contemporains, les hooligans et les combats clandestins de street fight, et un fait réel, historique (l’épave du Liberty Ship – d’où le titre – Richard Montgomery est bien posée, cassée en deux, sur un banc de sable de l’estuaire de la Tamise, sur la côte est de l’Angleterre avec 1400 tonnes d’explosifs à bord), le scénariste propose avec Liberty Ship un récit bourré d’action et haletant pour ce dix-septième tome d’Alpha. Le scénario très précis, parfaitement documenté, est fourni en protagonistes et bien huilé, ce qu’Alain Queireix (Alpha : Premières Armes) illustre avec un soin toujours aussi particulier et beaucoup de dynamisme. Le trait réaliste du dessinateur est d’une efficacité redoutable. Bien évidemment, ce dernier peut compter sur la palette chromatique de Didier Ray (Bruno Brazil) pour le mettre en valeur de la meilleure des manières.

Un épisode plaisant et distrayant à souhait.

Stéphane Girardot