Titre : Luigi
Scénariste : Régis Hautière
Dessinateur – Coloriste : Hardoc
Coloriste : David Périmony
Éditeur : Casterman
Parution : Janvier 2021
Prix : 13,95€
Picardie, le 29 janvier 1919. Lucien et Luigi sont en chemin pour Valecourt car Lucien est persuadé que Ludwig et Lucas sont retournés là-bas pour voir l’abbé à la Maison des Enfants Perdus. Alors qu’ils se reposent et mangent un bout de pain, deux soldats français leur tombent dessus et les somment de quitter les lieux car ils ne sont pas sécurisés. En effet, ils sont en pleine zone rouge, l’ancienne ligne de front, où sont enterrées des tonnes de bombes qui n’ont pas encore explosé. Les Lulus obtempèrent et sympathisent avec les militaires qui, ayant pitié du Lulu à la jambe de bois, leur trouvent un moyen de transport pour les avancer un peu plus dans leur périple. Pour occuper le temps, Luigi raconte tout ce qu’il sait à Lucien et lui rapporte notamment de sombres nouvelles sur le Comte et les Gentils Hommes. Arrivés à bon port, ils apprennent de la bouche du curé que l’abbé est parti et que Ludwig et Lucas ne sont pas à Valencourt. Les deux Lulus, contraints de quitter le village, reprennent la route pour se rendre là où leurs amis ont eu maille à partir avec les Allemands, à la frontière entre la Belgique et les Pays-Bas.
Quelques jours après la sortie de ce septième opus des aventures des Lulus, les auteurs annonçaient officiellement sur les réseaux sociaux l’adaptation de La Guerre des Lulus au cinéma. Une véritable consécration pour eux ! Et c’est amplement mérité car dans le genre, avec Les Enfants de la Résistance, il n’y a pas mieux ! Dans ce nouvel album, Lucien et Luigi sont prêts à tout pour retrouver leurs amis Ludwig et Lucas. Et rien ni personne ne pourra les arrêter ! Cependant, Régis Hautière (Une aventure des Spectaculaires) leur a préparé quelques étapes et obstacles qui lui permettent de parler de certains thèmes en rapport avec la période d’Armistice. La guerre est finie mais le traité de paix n’est pas encore signé et ses conséquences se font sentir immédiatement. Dès le début, le scénariste sensibilise les lecteurs sur la situation agricole et écologique du pays. Les sols sont rendus impropres à l’exploitation par les bombes qui n’ont pas explosé et les balles cachées dans la boue qui vont, non seulement, mettre longtemps à disparaître mais aussi polluer les nappes phréatiques. Sans parler des corps des soldats…. Régis Hautière évoque également le regard porté sur les Gueules Cassées et les réactions des Français vis-à-vis des Allemands encore présents sur le territoire suite aux vols/crimes qu’ils ont commis par le truchement de Frantz/François. Intelligemment est évoqué l’outrecuidance de certains hommes aisés qui ont tenté de forcer certaines femmes, qui n’aspiraient qu’à vivre leur veuvage en paix, à les épouser, comme Viviane face à Maître Larcher. Un scénario très riche que Hardoc illustre une nouvelle fois de façon extraordinaire. Le dessinateur a graphiquement fait évoluer ses personnages à la perfection et son style semi réaliste, qui sied on ne peut mieux au récit, apporte de surcroît une douce bienveillance en regard de la dureté racontée. Comme pour le précédent tome, la mise en couleurs qu’il assure à quatre mains avec David Périmony (Billy Symphony) est juste et dégage de belles ambiances. En bonus, La Guerre des Lulus – Le supplément illustré et deux planches du prochain épisode intitulé Luce clôturent cette aventure pleine d’émotions.
Une série incontournable et intelligente dont il nous tarde vraiment d’en voir l’adaptation cinématographique !
Stéphane Girardot
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