Titre : L’Ermite de Skellingar
Scénariste : Yann
Dessinateur : Fred Vignaux
Coloriste : Gaétan Georges
Éditeur : Le Lombard
Parution : Novembre 2019
Prix : 12,45€
Thorgal ne rêve que d’une chose : profiter d’une vie paisible avec sa famille de nouveau réunie. Mais son passé se rappelle à lui en mettant sur sa route la belle Kilda qui essaye de le tuer en pensant qu’il s’agit de Shaïgan-Sans-Merci, ce monstre – qu’il a été durant son amnésie – responsable du massacre du père, de la mère et des frères de la jeune fille alors qu’ils se rendaient à Skellingar pour affronter l’Épreuve. Le viking ne doit son salut qu’à l’intervention de Yasmina la guenon au moment de la tentative de Kilda. Après une poursuite sous la pluie, Thorgal la blesse, provoquant ainsi sa chute du haut de la falaise. Gravement blessée et ne pouvant se résoudre à supprimer l’Enfant des étoiles, elle exige le Weirgild, le prix du sang. Elle veut la vie de son Jarl, Ivarr-Le-Glacé, pour partir l’âme sereine. Tenu par ce serment, Thorgal prend la direction du Royaume du Nord. Il y découvre une situation complexe et se voit obligé d’accomplir une mission durant laquelle il a l’occasion de faire tomber le dernier rempart qui l’empêche de vivre tranquillement avec les siens : le fantôme de Shaïgan.
L’Ermite de Skellingar est un moment de vérité pour Yann et Fred Vignaux. Même s’ils ne sont pas novices, ont-ils réussi à nous convaincre avec cette nouvelle aventure ? La réponse est oui ! D’une part, Yann – qui a écrit le précédent opus de Thorgal, le dernier illustré par Grzegorz Rosinski (et d’autres pour La Jeunesse de Thorgal et Louve) – sert un scénario dense et parfaitement huilé, digne de ceux de Jean Van Hamme. Un récit en un tome où l’on retrouve un Thorgal vif, intelligent, qui prend les problèmes à bras le corps et ne subit pas. Il y a beaucoup d’action, une trahison comme souvent et un peu de fantastique avec la phase chamanique où le héros mène un combat intérieur contre Shaïgan. Un affrontement nécessaire car le trio amoureux Thorgal-Shaïgan-Aaricia, malicieusement évoqué par le scénariste via Aaricia elle-même, n’était pas viable à long terme. Ce sans faute donne envie de se replonger dans le cycle de Shaïgan. D’autre part, cette réussite est exacerbée par l’excellente prestation graphique de Fred Vignaux (Kriss de Valnor), la première sur la série-mère, notamment par le fait que l’encrage du dessinateur est assez proche du cycle précédemment évoqué, mais aussi parce que son trait dynamique – tout en apportant sa patte personnelle à l’univers – est parfaitement dans l’esprit du maître. Il est bien aidé en cela par une superbe prestation à la couleur de Gaétan Georges.
Si les dieux le veulent bien, ces deux auteurs peuvent nous emmener encore très loin avec Thorgal. Et nous embarquons dans le skuta sans sourciller !
Stéphane Girardot
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