Titre : Le Dernier condor
Scénariste : Matz
Scénariste – Dessinateur : Philippe Xavier
Coloriste : Jérôme Maffre
Éditeur : Le Lombard
Parution : Octobre 2020
Prix : 14,45€
Buenos Aires. Mario Borgès mène ce qu’il appelle la belle vie. Il habite un bel appartement au dernier étage d’un immeuble qui lui appartient avec son associé Tango. Les locataires sont bien sous tous rapports et son voisin le plus proche est… Tango. Enfin, lorsqu’il est là et ne court pas derrière les vaches dans la pampa avec ses gauchos. De plus, il a du temps à consacrer à son neveu Diego. D’ailleurs, après l’avoir amené au match de River Plate, il lui donne un peu d’argent pour qu’il aille s’acheter une glace avant d’aller au cinéma. En sortant de la boutique, Diego se retrouve seul car Mario a disparu. Après avoir signalé sa disparition à la police, sa sœur appelle Tango car elle a bien compris qu’aucune enquête ne serait ouverte dans l’immédiat. Elle certaine qu’il lui est arrivé quelque chose. Car Mario n’aurait jamais laissé un enfant et encore moins son neveu sans surveillance dans la rue comme cela. À nouveau, le passé ressurgit. Mais cette fois-ci, c’est une enquête de l’ancien flic remontant à 1989 qui le rattrape et le met dans une fâcheuse situation. Heureusement, il a un certain Tango pour ami !
Chaque nouvel album de Tango est meilleur que le précédent et celui-ci ne déroge absolument pas à cette règle. Sans prendre de risque, nous pouvons même dire que Le Dernier condor est le meilleur de la série. Pour l’instant ! Mais cette fois-ci, Matz (Transperceneige – Extinctions) et Philippe Xavier (Croisade) nous emmènent dans le passé de Mario Borgès et cela nous permet d’en apprendre un peu plus sur lui. Ainsi, les auteurs mettent en place une intrigue vraiment bien ficelée – très cinématographique avec des séquences de flashback judicieuses où un ancien criminel de guerre souhaite se venger des policiers qui l’ont fait tomber. Ce cher Mario en tête de liste ! Une manière bien habile de nous faire vivre une aventure intense mais aussi de dénoncer les opérations sanguinaires – sous le nom de code Opération Condor – mises en place en Amérique du Sud avec l’aide de la C.I.A. pour contrer les révolutionnaires soutenus par l’U.R.S.S. et Cuba dans les années 1970 (le coup d’état de Pinochet contre Allende au Chili, Stroessner au Paraguay, les dictatures militaires au Pérou, en Argentine, au Brésil, etc.). Un sujet notamment bien amené avec Virginia, la charmante locataire que Mario aime bien, et Shannon dont le rôle se précise ici. Bien évidemment, Tango joue un rôle important et ça fait mal ! Si le scénario est de premier ordre, le dessin est au diapason. Philippe Xavier nous a habitué à l’excellence et une fois encore le dessinateur ne nous déçoit pas, loin de là ! Une prestation léchée, où les décors sont parfaits, que la mise en couleurs de Jérôme Maffre rehausse parfaitement.
Le tempo de ce Tango donne envie de refaire quelques pas de danse avec les héros le plus tôt possible !
Stéphane Girardot
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