Titre : Mondes obliques
Scénariste – Dessinateur : Clarke
Éditeur : Le Lombard
Parution : Août 2016
Prix : 16,45€
Dans Les mondes obliques se déroulent de bien étranges, voire inquiétants et oppressants, phénomènes. Ce n’est pas Valérie, La femme éphémère dont la vie ne dure qu’une journée, qui vous dira le contraire. Elle aimerait tant qu’on se souvienne d’elle. Ni cette ombre qui vit au diapason d’un homme qui n’en a même pas conscience et qu’elle hait au point de décider de le tuer. Mais il y a encore plus noir et glauque comme mourir de sa phobie des nuages ou encore trouver le moyen de conserver à jamais les mouvements et la souplesse du corps de l’être aimé. Même les œuvres de peintres cachent des choses insoupçonnables. Posez la question à cette femme enfermée dans une toile de Giorgio De Chirico pour en être définitivement convaincu ! Mais ce ne sont là que quelques exemples de ce qui se passe dans l’univers des Réalités obliques où seul le malheur et la mort semble de mise. Bienvenue de l’autre côté du miroir !
« Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir ! » Pour un auteur aussi Rock & Roll que Clarke (Dilemma), ces paroles collent pile-poil avec l’état d’esprit imprimé dans ses Mondes Obliques. Après le remarquable premier volet des Réalités obliques, l’auteur remet donc le couvert et sert un nouveau florilège de saynètes aux saveurs existentialistes et philosophiques encore plus noires que précédemment, tout en gardant la même recette graphique. Á savoir, quatre planches de quatre cases en (très) noir et blanc qui dégagent une énergie – négative – incroyable. Et paradoxalement malgré l’oppression ressentie lors de la découverte des tranches de vie de ces personnages anodins, l’immersion est totale. Vous serez captivés du début à la fin de chaque récit et du début à la fin de l’album. Une écriture glaçante à souhait et une virtuosité de mise en scène qui font que certaines histoires relèvent même du pur génie – du mal – comme La femme éphémère, Les ondulations de ton corps, Je te hais, Le goût des autres ou encore Le pacte entre autres.
Un petit bijou de noirceur et de « glauquitude » à ne pas mettre entre les mains de tout le monde !
Stéphane Girardot
Réagissez !
Pas de réponses à “Réalités obliques #2”