Titre : Réalités obliques
Scénariste – Dessinateur : Clarke
Éditeur : Le Lombard
Parution : Octobre 2015
Prix : 16,45€
Il y a Sophie qui existe Un jour sur deux et cet homme qui répète : Je vis en différé. Étrange, non ? Parfois, Il faut nager et faire attention aux Ombres et fils pour s‘en sortir. Tout comme aurait dû le faire Escher dans le miroir. C’est peut-être la faute Des nuées d’ampoules ou pas. Un vrai Cauchemar. On y perd parfois Le Quatrième sens ou bien on se retrouve Sur la route encore. C’est Le Prix à payer pour trouver La Direction de la chaleur. Un endroit parfait, ce n’est pas sûr ! Et Bis repetita, tout recommence. Il faut soit fuir pour éviter Le Croque-mitaine et ne pas s’enliser Dans le champ de blé. Et oui, il faut savoir Trancher dans le vif car l’ombre a Une faim de loup. Ou bien faire Juste un saut après L’Escalade. Tout en se disant : « Je dois retrouver Ces parts de moi qui font que je suis tel Atlas». Celui qui reste, Un homme abstrait qui vit Au pays des dernières choses. Est-ce bien réel ou sommes-nous dans les réalités obliques ?
Il s’agit bien de Clarke, le dessinateur de Mélusine, entre autres, qui vous invite dans ses pensées les plus noires. Ce recueil de récits en quatre fois quatre cases est absolument scotchant. Les pièges tapis dans l’ombre y sont remarquablement mis en place en un minimum d’espace. L’auteur arrive à nous immerger dans des situations inextricables de manière si réelle que l’on en arrive même à se demander où est la réalité. La vraie, pas l’oblique ! C’est d’une efficacité redoutable digne des Andreas (Capricorne) et Marc-Antoine Mathieu (Julius Corentin Acquefacques) pour ne citer qu’eux. Les ambiances sont angoissantes, perturbantes, car les personnages sont pris dans situations cycliques, interminables et létales. Le tout est diaboliquement exacerbé par le noir et blanc et une maîtrise graphique impeccable. De plus, l’effet déstabilisant est amplifié par le minimalisme des décors car, de fait, certains repères manquent. Ceux auxquels on peut se raccrocher lorsqu’on se trouve dans une situation fantastique, irréelle ou hors du temps. Ou bien dans un rêve. Une fois ce livre refermé, vous serez heureux d’être dans votre réalité. Aussi banale soit-elle à vos yeux !
Remarquable !
Stéphane Girardot
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