Titre : Le Plongeon
Scénariste : Séverine Vidal
Dessinateur – Coloriste : Víctor L. Pinel
Éditeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
Parution : Janvier 2021
Prix : 17,90€
Une pancarte « à vendre », des pilules pour abréger les souffrances de sa vieille chienne : pour Yvonne Lhermitte, le temps est venu de rejoindre un EPHAD. C’est une page très difficile à tourner quand on a vécu toute sa vie au même endroit. En arrivant aux Mimosas, elle n’a pas le cœur à rire. Le couvre-lit « couleur mort » annonce l’ambiance fin de vie. Elle va pourtant se lier d’amitié avec un groupe de résidents et donner du fil à retordre au personnel en leur montrant qu’elle a du caractère et un esprit facétieux intact ! Et si elle s’offrait une ultime balade en compagnie de ses nouveaux amis, en bravant les interdits du règlement intérieur ? Après tout, il n’y a rien à perdre !
Le Plongeon est indubitablement l’une des belles réussites de ce début d’année grâce à l’association de deux auteurs complices. Le scénario de Séverine Vidal, animant fréquemment des ateliers en EPHAD, et s’inspirant de cette expérience, sonne vrai. Les moments d’humour et des instants plus poétiques se succèdent dans un bel équilibre. Le ton est juste lui aussi, ni potache, ni trop triste, mais touchant et léger à la fois. Le temps d’une histoire, on découvre dans leur quotidien toute une ribambelle de personnages attachants. On est ici dans une jolie métaphore, une ode à la vie, et non pas un reportage glacial sur la fin de vie et ses aspects dramatiques, l’histoire ayant d’ailleurs été pensée avant la crise sanitaire qui a durablement touché les maisons de retraite. L’album est également porté par le dessin de Víctor L. Pinel qui, alors que le lieu comme l’ambiance pourraient être froids, réussit à apporter la dose de réconfort et de douceur nécessaire, par un graphisme soigné et un subtil choix de couleurs. En définitive, si la couverture, fort réussie, vous fait de l’œil, n’hésitez pas et plongez avec Yvonne. Vous êtes en de bonnes mains !
Un plongeon qui mouille un peu les yeux mais déclenche aussi le sourire.
Nicolas Raduget
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