Titre : 1938 – Je ne me marierai jamais
Scénariste : Yves Sente
Dessinateur : Laurent Verron
Coloriste : Isabelle Rabarot
Éditeur : Dupuis
Collection : Grand public
Parution : Octobre 2020
Prix : 15,95€
Juliette de Sainteloi, jeune fille à la santé fragile rencontrée sur un paquebot en 1929 par le mousse de sonnerie qui a inspiré Rob-Vel pour la création de Spirou, a bien changé ! À la fin des années 30, elle est assurée de pouvoir vivre normalement, et souhaite devenir grand reporter, se heurtant évidemment à certaines réticences masculines. Elle réussit toutefois à être engagée comme stagiaire auprès d’un journaliste aussi expérimenté que grognon. Quant à son père, Henri, dirigeant d’une entreprise de cargos, il doit faire face à une proposition délicate à refuser en temps de crise : un homme de confiance d’Hitler souhaite entrer dans le capital de sa Compagnie des Cinq Océans. Pour Juliette, c’est tout vu, pas question de salir la C.C.O. ! Mais l’associé de son père, au nom prédestiné de Noirhomme, entend bien arriver à une entente, coûte que coûte…
Souvenez-vous ! Yves Sente et Laurent Verron, après avoir planché sur Il s’appelait Ptirou, nous confiaient avoir eu un coup de cœur pour le personnage de Juliette et souhaitaient ne pas en rester là avec elle. Ils ont tenu parole. L’album est devenu, après une réédition avec l’apparition de Juliette sur la couverture et deux planches bonus (non essentielles à la compréhension de l’histoire si vous avez l’édition originale), le tome 1 de cette nouvelle série, Mademoiselle J. Je ne me marierai jamais se déroule près de dix ans plus tard. On retrouve Juliette à 22 ans, fraîchement diplômée, tentant de faire décoller sa carrière à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. La période nous oblige à lire une énième intrigue sur fond de montée du nazisme, ce qui commence à manquer un peu d’originalité, mais le duo Sente et Verron fonctionne aussi bien que pour Ptirou, donc on lui pardonne. Les auteurs arrivent très bien à nous immerger dans le Paris des années 30. Et surtout ils ambitionnent de faire un saut dans le temps d’une décennie entre chaque album, le prochain étant censé se dérouler en 1946. On compte sur eux pour lier les différentes périodes historiques et nous surprendre. Il y a de quoi s’amuser à tous points de vue, scénaristique comme graphique. Avec un personnage attachant et au caractère bien trempé comme Juliette, le potentiel est là, et le meilleur reste certainement à venir. Nous suivrons cela avec intérêt.
Ravis de voir un personnage secondaire prometteur, qui plus est féminin et féministe, voler de ses propres ailes !
Nicolas Raduget
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Une réponse à “Mademoiselle J. #2”