Titre : La geste des Dieux obscurs
Scénariste : Raule
Dessinateur – Coloriste : Gabor
Éditeur : Le Lombard
Parution : Août 2016
Prix : 13,99€
L’armée des Fomoires, réveillée par les druides grâce au sang d’Isabellae, est en marche. Á sa tête se trouve le terrible Dieu Bres, fils de Ériu – la personnification de l’Irlande – et de l’impitoyable Roi Fomoire Elatha. Les Dieux obscurs sont revenus pour récupérer leur terre qu’ils ont perdue une fois défaits par les Thuata Dé Dannan. Et, ils s’opposeront sans aucune merci à quiconque se mettra en travers de leur chemin. Trompée par sa grand-mère qui est à la tête des mages, la guerrière à la chevelure rouge a failli mourir par deux fois. D’abord de la main d’un enfant possédé et ensuite, en affrontant des êtres de l’obscurité. Son art du combat et l’intervention de Masshiroi face à ces derniers lui ont sauvée la vie. Alors que le peuple du Roi Caindelbain s’est réfugié sur la colline de Tara, les troupes anglaises de « Jean sans terre » épaulées par les normands fondent sur eux, non sans avoir auparavant – eux aussi – croisé le fer avec les monstres. Bon gré mal gré, Isabellae, Masshiroi, Jinku, Qiang Heng, Irlandais, anglais et normands vont devoir s’allier pour avoir une chance de survivre face à ces démons. Leur courage et leurs lames affutées suffiront-ils face aux premiers habitants de l’île d’Émeraude ?
Á la fin de Sous le tombeau de 500 Rois, Raule (Arthus Trivium) nous laissait présager une bataille sans merci et épique. Et c’est exactement ce que nous offre ce cinquième tome d’Isabellae ! Le scénariste tient sa promesse ne nous laissant en tout et pour tout que deux petits moments de répit durant notre lecture : un temps de pseudo négociation et un flashback. Pour le reste, le sang coule à flot dans les rangs de chacun des partis en présence lors de ces affrontements inégaux où – au final – les frères ennemis sont obligés de s’allier. Les mélanges entre médiéval et fantastique, folklore japonais et mythologie celte, sont toujours aussi convaincants. L’auteur impose même un climax redouté de tous qui nous déstabilise au point d’être surpris, tout comme les protagonistes, par le cliffhanger final. Le deuxième effet « Kiss Cool » en quelque sorte ! Un récit parfaitement mené que Gabor (Les patriciens) illustre avec une maestria qui lui est coutumière. Le trait du dessinateur est incisif et son découpage d’un dynamisme incroyable. Eu égard à la situation, la mise en couleurs de l’auteur est très sombre mais le clair-obscur y est parfaitement dosé. De fait, l’ambiance délétère qui règne tout au long du récit est parfaitement restituée. Et l’osmose entre dessin et colorisation donne toute la dimension attendue pour cet album.
Un album qui envoie grave ! Et comme on dirait en espagnol : « Es tan… de puta madre ! ». Il faut savoir être « Rock and Roll » des fois !
Stéphane Girardot
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Une réponse to “Isabellae #5”
13 décembre 2018
Art de mourir (L') - La Ribambulle[…] qui lui est dédiée, Philippe Berthet (Pin-up) se voit écrire un scénario sur mesure par Raule (Isabellae). Le scénariste espagnol profite de l’occasion pour utiliser un cadre qu’il aime et […]