Titre : La Chute des anges
Scénariste : Stephen Desberg
Dessinateurs : Henri Reculé & Bernard Vrancken
Coloriste : Bérengère Marquebreucq
Éditeur : Le Lombard
Collection : Troisième Vague
Parution : Juin 2020
Prix : 12,45€
Plusieurs années après la mort de Jakoff et l’échec du complot anti-chinois, la vie a bien changé pour Larry B. Max qui s’est tenu bien loin de son ancien employeur, l’I.R.S. Il a quarante ans, a épousé Diane avec laquelle il a deux enfants et, par décision du Gouverneur de Californie, il a été désigné pour prendre la succession du Sénateur Beasley suite à son suicide. Mais aujourd’hui, le nouveau membre de la chambre haute du Congrès des États-Unis d’Amérique est plus que jamais sous les feux des projecteurs. En effet, il est accusé de corruption et pire encore, de violences, d’abus de pouvoir et de meurtres dans le cadre de ses anciennes fonctions. Sans hésiter, Larry décide de découvrir qui cherche à salir son honneur et son enquête débute bien mal. Sur les lieux d’un mystérieux rendez-vous, il trouve le cadavre de Jetta, une de ses accusatrices. Moment immortalisé par Midori, une photographe grassement payée par le commanditaire du meurtre, afin de le faire chanter. Le temps est compté pour le chevalier blanc de la finance qui risque de tout perdre s‘il ne démasque pas le coupable. Outre son poste, sa femme et ses enfants sont en danger et son couple pourrait ne pas survivre au scandale, même si Diane le soutient publiquement.
Quelle incroyable ouverture de diptyque ! Si le précédent était excellent, Sénateur s’annonce d’ores et déjà meilleur. Oui, c’est possible et les auteurs sont bien partis pour cela. Stephen Desberg (Shayne) utilise l’ellipse temporelle pour installer Larry B. Max dans une nouvelle vie non sans nous donner toutes les explications par le truchement de nombreux flashbacks. La nouvelle intrigue que le scénariste met en place est parfaitement bien calculée, au millimètre près, et nous embarque littéralement. Bien que Larry soit sénateur, elle n’est pas du tout axée sur la politique qui n’est qu’une toile de fond. Le personnage a évolué et n’est plus seul désormais. Quand il prend un risque, il doit penser à sa famille. De nombreux protagonistes interviennent et leurs caractérisations sont méticuleusement définies. Mention spéciale pour Belinda/Westin. Évolution dans la narration également pour le maître ès thriller qui utilise une voix off, avec brio, pour nous guider au fil du récit. Graphiquement, Bernard Vrancken interprète la partition avec de petits changements dans ses découpages habituels et plus de nervosité dans le trait qui est toujours aussi classieux. La couverture est superbe (le profil de Diane est magnifique !) et en dit long sur l’état d’esprit du héros. Et petite surprise, les crayonnés ont été réalisés par Henri Reculé (Jack Wolfgang). Du côté de la mise en couleurs, la sémillante Bérangère Marquebreucq (Les Guerres d’Albert Einstein) fait encore une fois mouche et rehausse parfaitement l’ensemble avec sa belle sensibilité chromatique.
Un album de haut vol dont la suite est attendue avec beaucoup d’impatience !
Stéphane Girardot
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