Né à Barcelone le 7 mars 1953, le petit Ramon Fernandez, âgé de 8 ans, quitte avec sa famille l’Espagne pour Lyon en France. Comme tous les gamins de son âge, il lit beaucoup de BD. Il rêve de gags et d’aventures supplémentaires à longueur de temps et devient aussi gaffeur que Gaston, son héros de papier. Juillet 1969, l’homme fait un petit pas sur la Lune et Raymond un grand saut hors de ses humanités. Attiré par le dessin et naturellement doué, mais un an trop jeune pour s’inscrire aux Beaux-Arts, il commence sa carrière professionnelle comme dessinateur et coloriste dans les ateliers de dessins pour soieries du quartier de la Croix-Rousse à Lyon. Mais, trop limitée dans les palettes de couleurs et trop contraignante, cette voie ne lui convient pas. A tout juste 20 ans, le mouvement « Peace and Love » lui montre le chemin : c’est vers l’Est que ça se passe. S’ensuivent alors trois années de fuites en avant salutaires et magiques sur les routes de la soie : Turquie, Iran, Afghanistan, Inde, Népal… et enfin la Belgique. Il débarque à Bruxelles avec la ferme intention de rencontrer Franquin et les auteurs Dupuis afin de devenir à son tour dessinateur mais c’est Dany qui lui donne sa première chance en le prenant comme assistant pour les crayonnés de ses décors et comme coloriste. Quoiqu’encore incertain dans sa technique, il persévère et Dany le présente à Hermann qui est à la recherche d’un coloriste pour se libérer du temps pour sa nouvelle série, Jeremiah. Il signe sous le nom de R. Fernandez les couleurs de l’album Les Héritiers sauvages avant d’opter pour le pseudo Fraymond dès l’album suivant. Parallèlement, il se fait la main comme dessinateur sur des histoires en huit planches, pour Le Lombard, puis pour le magazine Super As, avec ses propres personnages, intitulées Le Monde entier est un théâtre. Devenu entre-temps fan du travail d’Hermann, c’est sa collaboration avec lui qui va retenir toute son attention et le combler sur le plan professionnel. Il va produire plus d’une vingtaine d’albums mais, surtout, changer la donne sur le concept même de mise en couleur. © hermannhuppen.be