
Albums marquants de leur époque, lancements de séries devenues cultes ou simples curiosités oubliées, Rétrobulle sera la rubrique remettant à l’honneur des bandes dessinées à l’occasion de leurs anniversaires.
Chaque mois, nous reviendrons sur ces titres qui célèbrent leurs 10, 20, 30, 40, 50, 60 ou même 70 ans d’existence. Souvenez-vous…
V pour Vendetta #1
« Alan Moore est né en 1953 à Northampton (GB). Exclu de son école à 17 ans, il se lance dans la bande dessinée en vivant de ses allocations chômage. Il écrit et dessine ses premiers strips, puis se consacre uniquement au scénario au sein des différentes revues (2000 AD et Warrior). C’est là, parmi d’innombrables travaux de commande, qu’il écrit l’une de ses plus belles histoires, V pour Vendetta. » © Editions Delcourt
Pourtant gros lecteur de comics à cette époque, j’étais complètement passé à côté de V for Vendetta à sa sortie en 1988 chez DC. C’est donc en janvier 1989 et la publication en français (et en grand format) chez Zenda (aujourd’hui propriété des éditions Glénat) que j’ai découvert ce chef-d’œuvre de la bande dessinée. Description cinglante d’une Angleterre post-guerre devenue dictature fasciste, dystopique avant que le genre ne redevienne à la mode ces dernières années, ce récit reste toujours pertinent en cette période où les nationalismes reprennent du poil de la bête un peu partout dans le monde.
Le dessin de David Lloyd ne plaira sans doute pas à tout le monde de prime abord mais colle parfaitement au propos du scénario d’Alan Moore.
Rééditée en intégrale en janvier 1999 chez Delcourt, en ce début 2019 c’est donc un double anniversaire pour cette œuvre qui vaudra à Alan Moore le privilège en 1989 d’être le premier (et toujours le seul à ce jour) auteur primé deux années de suite à Angoulême pour le prix du meilleur album après son succès l’année précédente pour Watchmen, les Gardiens.
Une œuvre à lire et à relire, même si vous n’êtes pas d’un naturel révolutionnaire.
Astérix chez les Belges
« Il n’est pas sans signification qu’Astérix ait eu pour auteurs deux enfants de l’immigration. Mais il n’est pas sans importance que René Goscinny soit né à Paris juste après la naturalisation de ses parents, qu’il ait grandi en expatrié en Argentine, qu’il ait vécu la Shoah à distance et qu’il ait eu une mauvaise expérience des États-Unis : c’est sans doute à ces conditions qu’on peut devenir le père des aventures du David gaulois, le narrateur plus-que-français du Petit Nicolas et le maître qui, à partir de Pilote, a rendu possible la renaissance d’une « école nationale » de la bande dessinée et du dessin animé. » (Pascal Ory, Paris I, historien et critique de bande dessinée).
On ne présente plus Astérix ni ses créateurs, René Goscinny et Albert Uderzo, et pourtant du haut de mes 7 ans et déjà lecteur d’Astérix, je n’ai pas compris de suite la portée de l’annonce de la mort de René Goscinny en novembre 1977… Elle est désormais évidente. Cet Astérix chez les Belges sorti finalement en janvier 1979 fut le dernier scénarisé par René Goscinny. Pas le meilleur Astérix malgré les nombreux jeux de mots et les dessins magnifiques d’Albert Uderzo au sommet de son art, mais le dernier « vrai » Astérix à mes yeux. C’est pour cela que j’ai toujours une petite larme à l’œil chaque fois que je le relis.
Clifton #3
« Betty, le cerveau électronique du M.I.5 qui décide de « l’élimination physique » des personnes suspectes, a envoyé deux tueurs aux trousses du colonel Clifton. Quand les tueurs ont une « mission », ils ne peuvent contacter les services secrets de Sa Majesté qu’au bout d’une semaine, ou plus tôt, si leur « travail » est terminé… Plus moyen donc de leur faire savoir qu’il s’agit d’une « regrettable erreur »… Clifton a donc 7 jours pour mourir! » © Dargaud
C’est avec ce tome 3 des (nouvelles) aventures de Clifton que j’ai découvert ce personnage initialement créé par Raymond Macherot, attiré par les noms des auteurs que je connaissais déjà pour leur travail sur Léonard le génie et Robin Dubois. Bien m’en a pris car ce tome est l’un des meilleurs des histoires de Clifton qui en arrive parfois à perdre son flegme légendaire. L’histoire ne connait aucun temps mort, en particulier grâce à la publication planche par planche à l’époque dans le journal Tintin. En effet, à cette époque la publication en album était un objectif secondaire et pas du tout certain, ce qui importait était la publication en magazines, forçant ainsi les auteurs à mettre un rebondissement à chaque fin de page. Le rythme s’en ressent et l’album se dévore à toute vitesse. C’est l’album que je conseillerais à quiconque voudrait découvrir les histoires du bon colonel Harold Wilberforce Clifton.
Rendez-vous le mois prochain pour de nouveaux anniversaires !
Christophe Van Houtte
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