
© 2012 Urban Comics
Titre : V pour Vendetta
Scénariste : Alan Moore
Dessinateur – Coloriste : David Lloyd
Éditeur : Urban Comics
Collection : Vertigo Essentiels
Parution : Mai 2012
Prix : 28€
5 novembre 1997, Londres. Une dictature stricte et puritaine dirige le pays depuis qu’une guerre nucléaire a évaporé les Etats-Unis, l’Afrique et une partie de l’Europe. Dans ce contexte sans espoir, Evey Hammond, une jeune fille de seize ans, tente maladroitement de vendre ses charmes dans la rue. Hélas pour elle, son premier client potentiel est un flic. Ayant tous les droits, il s’apprête à abuser d’elle avant de la tuer. C’est le moment que choisit un personnage mystérieux, portant un costume de théâtre, pour lui porter secours. Se faisant appeler V, il l’emmène voir l’explosion du Parlement. Le premier acte d’une longue tragédie visant à renverser le tyran en poussant la population servile à reprendre son destin en main. Evey va devenir le témoin d’une rébellion possédant les atours d’une vendetta personnelle…
Alan Moore est un génie. Au-delà de cette affirmation inattaquable, la simple (re)lecture de ce comic book culte, écrit entre 1981 et 1988 et publié par différents éditeurs en France, suffit à s’en convaincre. Malgré quelques approximations de départ reconnues par l’auteur lui-même, les chapitres se suivent et gagnent en intensité et en profondeur au fil du temps. Sa description d’une société totalitaire sonne juste, d’autant qu’il le fait avec une finesse rare, donnant de l’humanité et des raisons valables à son dictateur, tout en condamnant les actes anarchistes. Moore a toujours souhaité opposer ces deux politiques extrêmes, sans jamais aller dans la caricature – ce qui est le principal défaut du film, les frères Wachowski allant souvent dans l’outrance. L’origine de V, son identité, sa vengeance, le parcours initiatique d’Evey, beaucoup d’éléments se croisent et enrichissent cet album. Le scénariste s’est aussi attaché les services d’un dessinateur doué. David Lloyd, jeune auteur à l’époque, amène un ton froid et désespéré par son trait réaliste et ses couleurs pastels délavées. Il parvient aussi – un exploit – à rendre expressif un héros dont on ne voit jamais le visage mais pourtant tellement charismatique.
Excessif et juste, plein d’espoir et désespéré, tous les qualificatifs s’appliquent à cette œuvre magistrale !
Arnaud Gueury
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Une réponse to “V pour Vendetta”
14 février 2019
Ils fêtent leurs anniversaires en... Janvier 2019 - La Ribambulle[…] gros lecteur de comics à cette époque, j’étais complètement passé à côté de V for Vendetta à sa sortie en 1988 chez DC. C’est donc en janvier 1989 et la publication en français (et […]