© 2018 Le Lombard

Titre : L’Escalade
Scénariste : Dugomier
Dessinateur – Coloriste : Benoît Ers
Éditeur : Le Lombard
Parution : Février 2018
Prix : 10,95€

1942. Les missions du « Lynx » pour « Pégase » continuent de plus belle malgré le fait que Lisa, François et Eusèbe lui aient révélé qui ils étaient réellement. Ce qui d’ailleurs laisse le Résistant bouche bée. D’autre part, les persécutions des Juifs en France s’intensifient avec l’aide des partisans du régime de Vichy et vont bien plus loin dès l’arrivée de Pierre Laval à la tête du gouvernement du Maréchal Pétain. C’est dans ce contexte que le notaire de Guerchin est victime de la délation mensongère d’un corbeau et se retrouve dans l’obligation de démontrer que lui et les siens ne sont pas juifs. Les enfants, ne pouvant supporter cela, décident de démasquer le dénonciateur et de tout faire pour sauver cette famille. Cependant, François est inquiet car il a peur que son oncle et parrain en soit à l’origine dans la mesure où il avait une dent contre l’homme en charge du testament de son père. Pour faire le jour sur cette affaire, il va prendre le risque de monter à Paris pour le voir et en avoir le cœur net. Le coupable de cet acte odieux sera-t-il démasqué ?

Les Enfants de la Résistance est une série remarquable. Ce qui l’est d’autant plus, c’est la régularité de sa qualité. De fait, dans ce quatrième opus, elle ne perd en rien de son efficacité, bien au contraire ! La trame scénaristique de Dugomier (Jacky Ickx) y est d’une rigueur narrative et d’une précision historique telles que nous sommes complètement immergés dans cette période horrible de l’Histoire de France aux côtés des ces jeunes héros de la Résistance. Et de l’horreur, il y en a, car le récit nous transporte précisément durant le premier semestre 1942 où les rafles de Juifs s’intensifient et les conduisent tout droit aux tristement célèbres camps de concentration destinés à leur extermination. C’est littéralement L’Escalade… Pour contrebalancer avec cette lourdeur ambiante, le scénariste prolonge les missions du « Lynx », intègre cette enquête à propos du corbeau, rajoute des moments plus joyeux comme la découverte des trésors du bosquet et fait apparaître les premiers questionnements sentimentaux de François envers Lisa. Un univers où Benoît Ers (Hell School) évolue comme un poisson dans l’eau. Le dessin semi-réaliste proposé apporte par sa rondeur toute la douceur requise afin d’atténuer la dureté de l’histoire. Et n’oublier surtout pas de consulter le judicieux dossier en fin d’album qui délivre de nombreuses précisions sur le contexte de l’époque.

La suite parfaite d’une série parfaite !

Stéphane Girardot