
© 2015 Le Lombard
Titre : Le feu d’Hadès
Scénariste : Sylvain Runberg
Dessinateur : Louis
Coloriste : Véra Daviet
Éditeur : Le Lombard
Parution : Août 2015
Prix : 13,99€
Au Sports Center de la base des forces armées européennes basées au Danemark, trois pilotes font quelques exercices avant d’effectuer une mission. Nous sommes en mai 2037 et la guerre a muté. Louise Fernbach, Jewel Ashton et Samuel Collin interviennent dans des situations périlleuses comme s’ils étaient dans des jeux vidéo. Ils mènent les combats à distance via des drones. Et pour l’heure, leur cible est le leader des rebelles catholiques intégristes, Yun Shao. Les actions terroristes qu’elle mène dans la province de Qinghai, dont elle souhaite l’indépendance, font de nombreuses victimes parmi les civils et mettent en péril les intérêts économiques européens développés sur place. Malgré les performances des drones Hadès, Vulcain et Wotan inhérentes à l’efficacité de leurs guides, l’opération est un échec : Yun Shao est passée entre les mailles du filet. La traque sans merci devient alors une affaire personnelle pour Louise et ses coéquipiers.
Sylvain Runberg fait partie des scénaristes que compte le neuvième Art dont l’efficacité n’est plus à prouver. L’auteur est autant à l’aise avec les récits historiques (Reconquêtes) qu’avec les histoires contemporaines (Cases blanches) ou encore avec l’adaptation de roman (Millenium). Sans oublier la S-F car c’est dans ce genre là que se situe Drones. Une anticipation – réussie, est-il besoin de le préciser ? – qui vous poussera à cogiter tellement le monde dépeint au fil des pages semble à la fois très éloigné et très proche du notre. En effet, comment ne pas penser aux attentats perpétrés récemment – en France et ailleurs – en découvrant Yun Shao, la terroriste catholique intégriste. De même que les drones vous rappelleront leur apparition dans notre société à des fins non létales en ce qui nous concerne. Un «scénar» bien ficelé comme on les aime où deux héroïnes – petit soufflet aux sexistes – aux caractères bien trempés s’opposent. Une manne pour le couple composé de Stéphane Louis (Escobar le dernier Maya) et Véra Daviet (La parodie) qui réalise graphiquement un très bon travail. Le trait fin et nerveux du dessinateur associé à des cadrages bien pensés insuffle une belle énergie. Le tout est parfaitement mis en exergue par la coloriste qui fait preuve d’une sensibilité chromatique des plus justes.
Après cette excellente mise en bouche, nous attendons impatiemment le plat de résistance avec le deuxième tome : Post-Trauma.
Stéphane Girardot
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