Titre : La Trahison d’État
Scénaristes : Stephen Desberg & Claude Moniquet
Dessinateur – Coloriste : Jef
Éditeur : Le Lombard
Collection : Troisième Vague
Parution : Mai 2018
Prix : 12€
Mathilde Mézague est la cible à faire tomber pour Jacques Dufeutel et par conséquent pour Charles Weber. Même si pour l’instant Weber ne sait pas exactement pourquoi. Le dossier fourni par John Farcq ne l’éclaire pas plus et il est évident que quelque chose lui échappe. Cependant, si sa priorité est la directrice de campagne du principal concurrent à l’investiture du parti de son partenaire, il est bien plus inquiété par Lionel Alechinsky, « le voyeur ». En effet, non seulement son passé effraye mais il menace directement Jeanne car l’ancien agent de la D.G.S.E. leur pose problème également. De plus, les accords secrets qui se mettent en place avec des groupes mafieux et de criminels par l’entremise de Farcq et Alechinsky le contrarie et le révolte d’autant plus qu’il y est impliqué bien malgré lui. L’ancien Ministre Jacques Dufeutel, homme sans scrupules, ambitieux et cupide, accédera-t-il à la Présidence de la République ? Quels sont les réels desseins de John Farcq ? Quel est le secret de Mathilde Mézague ? La maladie de Charles Weber lui laissera-t-elle la possibilité d’aller jusqu’au bout de cette complexe et pernicieuse affaire ?
À l’instar de la première partie du diptyque, la lecture de La Trahison d’État est très prenante et instructive. La parfaite maîtrise des rouages du thriller de Stephen Desberg (I.R.$), combinée à l’expérience de terrain de Claude Moniquet, offre une crédibilité très forte au récit qui vous capte de la première à la dernière case et se fait le parfait écho des magouilles pré et post-électorales. Des affaires dont nous, citoyens, ne voyons que la partie émergée de l’iceberg et/ou assistons aux légers remous judiciaires subis par des politiques peu scrupuleux du fait de leur implication. De plus, l’histoire sentimentale entre Charles et Jeanne ainsi que la maladie orpheline dont souffrent le fils de Dufeutel et Charles viennent judicieusement étoffer la trame scénaristique tout en offrant des points faibles aux personnages. Sans compter que Stephen Desberg apporte quelques éléments très surprenants à propos de Mathilde Mézague et bien d’autres coups de théâtre. Une manne pour Jef (Geronimo) dont le dessin réaliste et dynamique apporte un réel plus à l’histoire. Le dessinateur, tel un réalisateur, propose des compositions de planche aux cadrages très cinématographiques et d’une grande efficacité. Les ambiances de la mise en couleurs, aux philtres très personnels, sont tour à tour oppressantes et lumineuses à souhait.
Un sujet on ne peut plus d’actualité parfaitement traité par le trio d’auteurs de cet excellent diptyque.
Stéphane Girardot
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