Rencontrer l’autrice de deux albums consacrés au rugby un jour de finale de Coupe du monde, voilà une opportunité qui ne se représentera sans doute jamais ! Si beaucoup auraient préféré que la journée devienne historique pour le XV de France, c’est un très agréable moment qui s’est offert à nous en la compagnie de Mademoiselle Caroline, de quoi égayer la journée et oublier la triste élimination des Bleus quelques jours plus tôt. Grande connaisseuse du sujet, joueuse elle-même jusqu’à il y a peu, elle est revenue avec nous sur la conception de la biographie d’Antoine Dupont, Je serai rugbyman, et un album plus personnel, le très attachant Protocole commotion, un de nos gros coups de cœur de l’année.
Bonjour Caroline !
Mademoiselle Caroline : Bonjour ! Rappelle-moi juste un truc, tu veux parler de l’album sorti chez Marabout ou celui de Delcourt ?
J’ai lu les deux !
MC : Tu veux parler des deux ? Super ! Tu aimes le rugby ?
Oui, c’était un peu l’idée. Au départ, c’est ce qui m’a attiré. Des BD qui parlent de rugby, c’est tellement rare…
MC : Il y a très longtemps que je voulais en faire une et là, avec la Coupe du monde en France… je me suis dit qu’en vendant l’idée à un éditeur, ça allait coller.
Pour Protocole commotion, du coup ?
MC : Oui, là c’est moi qui ai eu l’idée. Pour l’autre, c’est l’éditeur qui m’a appelée. Comme j’adore le rugby, c’était génial. Bosser avec Antoine Dupont… L’éditrice m’appelle, elle me dit « tu connais Antoine Dupont ? » Voyons… oui, évidemment ! (rires)
Pour revenir sur cet album, j’ai vu que tu ne l’as pas dessiné parce que lui voulait un style manga.
MC : Voilà. Lui voulait un manga et moi j’en suis totalement incapable. Et puis, en plus, je faisais Protocole commotion aussi, en même temps. Donc, de toute manière, je n’aurais pas eu le temps. Le timing était tellement serré pour la BD d’Antoine Dupont que de toute manière je n’aurais pas pu. Les deux sont sortis à une semaine de différence, donc physiquement c’était impossible à faire. Il ne pouvait pas y avoir de retard. Les éditeurs ont des catalogues, des dates de sortie très précises, mais là en plus il y avait la Coupe du monde, et sortir après ou pendant n’était pas possible.
Est-ce que ça a changé quelque chose dans ton travail de faire le scénario uniquement ?
MC : Quand je fais mes BD, je fais aussi les scénarios, mais je les fais pour moi donc je n’ai pas besoin d’approfondir. Là, les dessinateurs ne connaissaient pas du tout le rugby. Mais alors pas du tout. Les deux sont italiens et ils n’y connaissaient rien. Même pour une passe en arrière, ils ne savaient pas. Donc il fallait que j’explique tout, pour qu’il n’y ait pas trop d’erreurs de jeu et de dessins. Je me souviens que, pour le premier plaquage, ils avaient dessiné un plaquage haut, genre le mec mourrait sur place. (rires) Donc oui, c’est vrai que je les ai fait chier parce que j’avais plein de modifs à leur donner de cet ordre-là. Sinon ça ne passait pas. Par exemple, je me souviens qu’ils avaient dessiné un numéro 13 avec le physique d’un numéro 3, parce que pour eux le rugby c’est des gros. Mais non, il y a des joueurs plus fins. Donc j’ai du paraître très énervante…
Tu penses qu’ils ne s’étaient pas un peu renseignés avant de se lancer ?
MC : Ils le savaient, mais non, je n’ai pas l’impression qu’ils se soient documentés outre mesure. Donc j’avais fait une petite bible, c’est un peu plus de travail qu’un simple scénario. A chaque fois que je documentais une action, je mettais les photos, genre passe en arrière, plaquage machin… Quand je relatais des vrais matchs, qu’il y avait donc de vraies actions, j’allais rechercher les photos, des vidéos, pour leur mâcher le travail et qu’ils fassent le moins de fautes possibles.
Cet aspect documenté se ressent, de toute façon on ne peut pas l’inventer. Il faut que ça ressemble aux vraies personnes.
MC : Et puis avec une personne comme Antoine Dupont, on sait qu’on va être lu par des fans et il faut faire gaffe aux détails. C’est comme sur la couleur des maillots, j’ai dû batailler aussi. On ne joue pas avec ça, mais si vous ne connaissez pas, vous ne savez pas que vous ne pouvez pas faire le maillot de Toulouse jaune. Jaune ce n’est pas possible, c’est Clermont ! (rires)
C’est déjà un travail conséquent.
MC : Oui, oui. Et puis on avait six mois en gros max pour le faire. Mais on y est arrivé.
En plus, j’imagine qu’il y a eu plein d’entretiens à faire aussi.
MC : Alors j’en ai eu un en direct, mais au téléphone parce qu’il était en plein Tournoi des Six Nations, donc je ne pouvais pas le rencontrer. Et après ça a été beaucoup de mails, de messages vocaux, de SMS. Surtout autour de sa jeunesse en fait. Car il y a plein de trucs que je lisais, par exemple dans un article, qui se trouvait déformés dans un autre article et redéformés dans un autre. Au bout d’un moment, j’ai dit non, il faut que je l’ai au téléphone, il faut que je lui demande. Je me souviens d’un match en particulier, je lis dans un article qu’ils ont gagné 15-13, dans un autre qu’ils ont perdu, je trouve une interview de Greg Alldritt qui dit qu’ils ont gagné alors qu’il n’était même pas dans ce match… Donc, allô Antoine ? Et ce type se rappelle de tout. C’est un truc de barge. Il se rappelle des dates, des lieux, des scores. Je pense qu’il est vraiment très très très intelligent, ça se voit, ça se ressent qu’il y a autre chose que le don physique. Il a un truc en plus. Même quand on parlait avec les dessinateurs, en anglais parce qu’ils ne parlent pas français et que je ne parle pas italien, il a switché direct à l’anglais sans aucun problème. Il a tout traduit, tout. Je pense qu’il est très au dessus, haut potentiel ou tout ce que vous voulez, mais un niveau de mémoire à ce point-là, c’est pas possible.
Ça correspond vraiment à l’image que tu avais de lui ?
MC : Je me doutais qu’il était spécial. Je me doutais qu’il était spécial intellectuellement, je veux dire, mais d’une telle rigueur et d’un tel niveau de mémoire, dans les détails, je ne me doutais pas que c’était à ce point-là. En fait, je ne me doutais pas que c’était à ce point-là, c’est ça. Même dans ce qu’il me détaillait de ses journées, ce que j’ai regretté de ne pas avoir pu mettre dans la BD. Une journée type d’Antoine Dupont, c’est millimétré. Tout est calculé, tout, tout tout. C’est un sacerdoce. Mais on n’a rien sans rien.
Comment as-tu fait le tri des anecdotes ?
MC : J’avais un nombre de pages, en fait c’était très simple. J’ai quand même un peu élagué, car il avait tellement de trucs et j’avais envie de raconter tellement de trucs… mais on avait une pagination très précise et il ne fallait pas que je dépasse. Donc j’ai divisé par année. Dans chaque année, j’ai regardé ce qu’il y avait de marquant, qu’on pouvait raconter, et en fonction des trucs j’ai élagué, j’ai élagué en gardant vraiment l’essentiel. Et chaque étape a été validée, relue, éventuellement modifiée par lui, bien sûr, et son agent, car il y a toujours l’agent qui fait le filtre évidemment.
Ce n’était pas trop contraignant ?
MC : Non, il est très sympa, vraiment très sympa. Ils étaient tous très disponibles, partants pour le projet. Donc c’était super encourageant.
L’envie venait directement d’Antoine Dupont au départ ?
MC : Je ne sais pas. Je ne sais pas si c’est l’éditeur qui a eu l’idée ou si c’est lui qui a eu l’idée. J’imagine que l’éditeur s’est dit que ça serait peut-être bien de faire un truc sur Antoine Dupont. Je pense qu’il a découvert un peu tard qu’il y avait une Coupe du monde qui arrivait, mais je sais qu’il y a eu en revanche des pourparlers, des discussions qui ont pris beaucoup de temps. Je pense qu’au niveau droits, négociations, ça a dû être balèze.
Ça a donc été une année bien remplie pour toi.
MC : J’ai bouffé du rugby ! (rires) Je venais d’arrêter de jouer et là j’ai continué.
On va passer à Protocole commotion du coup. Je me demandais quelle était la part de vécu dans cet album.
MC : Alors l’héroïne ce n’est pas moi, ce n’est pas du tout mon histoire, mais il doit y avoir 80% de vécu. Je l’ai fait beaucoup pour mes coéquipières, cette BD. Il ne doit pas y avoir une demi-phrase qu’on n’a pas prononcée ou un demi-truc qui ne nous est pas arrivé, c’est sûr.
J’imagine que toutes les joueuses qu’on retrouve dans l’album ressemblent à tes coéquipières.
MC : Elles sont toutes dans mon équipe. Elles existent. Il y en a seulement deux qui n’existent pas, comme la petite rouquine, parce que je l’ai mise pour alimenter l’histoire et je ne voulais pas en privilégier une plus que l’autre. Mais sinon elles sont toutes dans mon équipe, et je suis dans cette BD aussi, comme à chaque fois. Quand, dans cette BD, je me casse le nez, c’est vraiment cette copine qui m’a pété le nez.
Ce n’est pas étonnant, ça fait vraiment très réaliste !
MC : Ouais. Et c’est vraiment parce que, toutes les deux, on est arrivées sur une fille comme des connes, on ne s’est pas baissées et voilà, c’est le nez qui a pris.
Heureusement qu’il y avait ton nez…
MC : …sinon je l’aurais pris dans la figure ! (rires)
Tes coéquipières ont-elles lu l’album ?
MC : Je crois qu’elles l’ont toutes acheté. Elles se cherchaient, beaucoup. « Dis donc, c’est moi que t’appelles comme ça ? » Je n’ai pas repris les mêmes surnoms que nous on se donnait, parce que c’est plus marrant et pour qu’elles se cherchent. Et puis parce qu’elles n’y sont pas toutes. Donc j’ai mis celles avec qui j’ai joué le plus longtemps. Il y en a une que j’appelle Mastic parce que son vrai nom de famille c’est Masson, et maintenant son mari l’appelle Mastic. Elle m’en veut beaucoup, mais j’hésitais entre Mastic et Truelle, donc je lui ai dit « Mastic, ça passe mieux, c’est quand même mieux, te plains pas ! » (rires)
C’est donc c’est une idée qui mûrit depuis longtemps ?
MC : Très longtemps. Quasiment depuis le début. J’ai toujours aimé le rugby, mon père me faisait regarder des matchs de rugby et tout. Lui est d’Auvergne, donc c’était plutôt Clermont. Moi j’ai grandi en banlieue parisienne mais ça n’a jamais été le Stade Français ou le Racing. Mais il y avait toujours du rugby, les Cinq Nations, mais ça ne m’était jamais venu à l’idée de jouer. En fait, je ne m’étais jamais posé la question. Je crois même qu’avant qu’on me le propose, je ne m’étais jamais dit que les femmes pouvaient jouer en amateurs. Je savais qu’il y avait une équipe de France de filles, mais là, à mon niveau, je ne savais même pas que ça pouvait exister. Mais, du coup, j’ai dit oui tout de suite. Et ouais, c’était génial. C’était sept années vraiment fabuleuses.
Tu as arrêté parce que…
MC : J’ai arrêté quand il y a eu le covid. Pas par manque de temps, je n’ai jamais eu le temps ! Mais il y a eu le covid, alors tout s’est arrêté et mes copines n’ont jamais repris. Moi je me suis faite opérer d’un genou, ça traînait depuis des années. C’était entre deux confinements, après j’ai fait la rééducation, qui est assez longue pour un genou. Et puis après, toute l’équipe avait changé, les filles avaient 30 ans de moins que moi. Je me souviens aussi, quand l’équipe commençait à changer, qu’une fois j’ai plaqué une fille… ou c’est elle qui m’a plaquée, je ne sais plus trop… mais, en me relevant, elle me dit « ça va, madame ? » Et là, ça m’a fait un choc.
Plus dur que le plaquage ?
MC : Bah oui ! (rires) Le plaquage, je ne me souviens même plus si c’était moi ou elle. Mais alors cette phrase… J’ai dit « tu peux m’appeler Caro », c’est limite si elle ne m’a pas dit « non, j’oserai pas ». Bon voilà, je sentais que j’étais un peu trop en décalage, mais ça reste le regret de ma vie d’avoir arrêté.
D’avoir découvert tard aussi ?
MC : Ouais, vraiment. Parce que je pense que, bien motivée, bien entraînée et beaucoup plus jeune, je me serais vraiment, vraiment, vraiment éclatée.
C’est vrai qu’on ne trouve pas toujours beaucoup de clubs dans certaines régions. Moi qui ai grandi dans l’Essonne…
MC : Moi aussi, à Dourdan.
Moi à Milly-la-Forêt.
MC : Oh ben ça alors ! C’est dingue ! J’ai passé mon bac et mon permis à Etampes, je m’en souviendrai toujours d’ailleurs.
Moi, juste le permis. Je me rappelle d’une entrée de nationale, qui faisait 20 mètres…
MC : …et il fallait oser y aller. Ah oui, c’est vrai. Oh, c’est drôle ! (rires) Sinon, typiquement, à Dourdan il y avait une équipe de rugby de mecs, mais il n’y avait pas de femmes. Nous, quand on a monté l’équipe, le président ne nous a pas du tout soutenues parce que les filles, ça pose des problèmes, on le sait. Et puis on n’était pas assez nombreuses et donc on jouait à sept. Moi, mon gabarit n’était absolument pas adapté au sept, on était plusieurs dans ce cas. Mais on jouait à sept sur grand terrain et tout, et c’était chaud. On a fini à dix et là elles sont à quinze, mais parce qu’elles ont fusionné trois clubs pour arriver à faire une équipe à quinze. C’est le lot du sport féminin. Tant que ce n’est pas de la danse… avec des petits justaucorps à paillettes… là il n’y a pas de problème.
Comment es-tu revenue sur toutes les anecdotes ?
MC : Parce que je prenais des notes, en fait. J’ai toujours des carnets remplis de trucs et je les barrais au fur et à mesure. Je me disais « ah bah tiens, ça il faut que je le mette, oh ça c’est bien ! » Voilà.
C’est en plus un super bel album, avec une grosse pagination.
MC : Oui, c’est ce que je voulais pour tout raconter. J’ai toujours été sportive, mais j’ai toujours fait des sports individuels. Je faisais du tennis, j’ai fait du cheval parce que j’étais une petite fille, donc j’ai fait du cheval. Après on a bougé en montagne. Donc moi ma passion, c’est le ski. Mais le ski, tu es toute seule sur tes planches, tu peux skier en bande mais bon… La rando, moi j’aime beaucoup mais je préfère marcher seule. Et là c’est ma première expérience d’un sport collectif et dans le rugby il y a du contact donc il faut toucher l’autre. Moi, à part mes enfants, mon mari, je ne touche personne. On touche rarement les gens. C’était une découverte totale. Et il y a aussi le fait de prendre des douches en commun. Chez moi, il y a tout qui s’est ouvert, toutes les barrières que je me mettais et qu’on met aux filles. Parce que, quand vous êtes une fille, vous êtes douce, vous êtes propre, vous êtes jolie, vous êtes polie. Là, on pouvait être agressives, on prenait des douches ensemble, on pouvait se bourrer la gueule en troisième mi-temps, c’était la base. Mais quel bonheur ! Quel bonheur d’être un homme ! (rires) Ça, moi, je l’ai toujours pensé. Alors ouais, c’était génial. Et donc je m’étais dit qu’il fallait en faire une BD, qu’il fallait le dire, en fait. Si jamais ça peut donner l’idée aux filles, aux petites filles, aux parents de petites filles, ça ne peut faire que du bien. Maintenant, je suis bénévole, depuis quelques années, mais là j’ai plus de temps. Donc je suis bénévole dans le club de rugby de mon fils cadet et c’est génial ! C’est un univers vraiment super. Mon fils aîné a 21 ans, mais il joue au rugby depuis ses cinq ans et il a toujours les mêmes potes. Là, il vient de reprendre, il avait arrêté pour les études, et ça repart aussi sec. C’est toujours les mêmes. C’est vraiment une amitié à vie.
C’est ce que tu as fait ressortir de l’histoire d’Antoine Dupont, et des amis qu’il a connus gamin et jusqu’en équipe de France.
MC : Ils viennent du même village et ils se sont suivis. En fait, ils se connaissent tous, les gars, c’est ça qui est fou. Ce sont des petits villages, des petits clubs, mais c’est impressionnant.
C’est un truc que j’ai découvert grâce à l’album.
MC : Moi aussi. Et puis les parents se connaissent, ils passent des week-ends ensemble, ils faisaient comme moi quand j’accompagne mes fils aux tournois, ils y allaient ensemble en minibus. C’est incroyable. Et ça dure depuis, ils ont grandi ensemble, ils étaient encore très récemment en coloc ensemble. C’est fou.
C’est vraiment l’image que l’on a du rugby.
MC : Oui, mais je me disais ok, dans le rugby de village, mais peut-être pas au niveau équipe de France. Mais si, quand tu vois que cet été ils étaient en vacances dans un camping à Capbreton… Moi j’étais à Capbreton parce que mon mari est landais, je les ai vus passer dans la rue. « Oh putain, c’est Charles Ollivon ! » Et là, il y avait la tribu, ils allaient boire un verre. C’est génial !
Dans ton album, en plus des anecdotes et du vécu, il y a une histoire bien d’actualité, celle de Malou. T’est-elle venue facilement ?
MC : Je ne sais même pas comment c’est venu. En fait, je voulais donner l’image de la fille qui passe son temps à se prendre des coups dans la tête et qui, grâce au rugby, se réveille. Parce que moi c’est un peu l’effet que ça m’a fait. Je me suis découverte puissante, alors qu’en fait je passais ma vie à me dire que je n’étais qu’une merde. Je voulais vraiment faire passer cette idée, ce message. Et donc je lui ai inventé un copain un petit peu relou.
Elle en a beaucoup à supporter.
MC : Au début, oui, beaucoup. Mais il y en a plein des comme ça, avec les parents qui vont avec. Et elle se prend toutes les réflexions que j’ai eues un peu aussi. C’est très réaliste. Le mec est hyper réaliste malheureusement, les parents aussi. C’est la triste réalité. Les trucs sur le bord du terrain, on l’a vécu. « Le tampon, c’est pas que dans la chatte, les filles », je l’ai vraiment entendu. Limite on s’est arrêtées de jouer, on avait envie de dire « pardon ?! ». Quand on fait l’ouverture d’un match de garçons… parce que évidemment on fait l’ouverture… et qu’ils subissent un match de filles, ouais, on en entend. Les garçons sont au rugby depuis leurs cinq ans, donc ils ont des automatismes. Nous, on a commencé plus tard, moi à 39 ans, je n’ai donc pas les mêmes automatismes qu’un gamin qui fait ça depuis qu’il a cinq ans.
Si on regarde notamment l’équipe de France féminine, il y a pourtant un beau niveau et du beau jeu.
MC : C’est beau, hein ? C’est autre chose, c’est complètement autre chose. C’est du rugby sans la testostérone. Qu’est ce que c’est chouette de les voir ! J’ai vu le match ce matin avant de partir. Bon, elles ont perdu 20-29.
C’est dommage, après une victoire historique en Nouvelle-Zélande…
MC : Ouais. Elles remontaient à la fin, c’était intense. Elles ont eu un moment d’absence, mais c’était un niveau de jeu… C’est du super rugby, ça.
Bon, il faut en parler, on est un jour de finale. Cet entretien aurait pu se faire un jour de fête du rugby, mais ce n’est pas le cas.
MC : Moi, j’ai annulé tous mes rendez-vous ce soir, tu vois, les trucs d’auteur et tout. J’ai dit non, il y a finale ! La France championne du monde, ça aurait pu amener beaucoup de choses, c’est dommage.
Merci beaucoup !
Propos recueillis par Arnaud Gueury.
Interview réalisée le 28 octobre 2023.
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