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Dans la bulle de… Fabien Bedouel

Par Arnaud Gueury | le 26 octobre 2022 |
A la une Bedouel, Fabien Interviews

Grosse actualité pour Fabien Bedouel en ce mois d’octobre, puisque la sortie du troisième tome de Valhalla Hotel était là pour ravir les inconditionnels de cette série aussi perchée que géniale. Mais il y avait aussi l’annonce de la sélection de l’album Kosmos parmi les cinq finalistes du Prix Ouest-France Quai des Bulles 2022, finalement décerné à Simon Hureau pour Sermilik. Une belle reconnaissance toutefois du talent de cet artiste protéiforme qui a su se démarquer des récits historiques âpres qui l’ont fait connaitre.

Fabien Bedouel © 2022 La Ribambulle

Bonjour Fabien. Pour commencer, Kosmos faisait partie des cinq finalistes du prix Ouest-France. Pas trop déçu de ne pas l’avoir emporté hier ?

Non, bien sûr que non, je suis quand même content qu’il ait déjà été en finale. C’est inespéré parce que c’est un album particulier. C’est un concept. En tout cas, il plaît car les gens qui l’achètent sont très emballés par le projet. Mais je suis content parce que c’est du noir et blanc, avec une mise en scène très lente… C’est rare, et merci à Delcourt d’avoir laissé la liberté de le faire parce que je trouve ça assez courageux.

Ça change aussi de vos autres projets.

Alors oui, clairement c’est sûr que ça change de Valhalla Hotel (rires). En même temps, pour moi c’est naturel. Un truc comme Kosmos, c’est un petit peu une bouffée d’air graphique pour moi. Ce n’est pas que je n’aime pas Valhalla Hotel, pas du tout, j’adore ce style dynamique, mais de temps en temps ça fait plaisir de faire du noir. C’est un peu dans l’esprit de l’intégrale noir et blanc de Forçats. C’est d’abord sorti en couleurs mais ça avait été pensé en noir et blanc exactement comme ça.

Forçats © 2019 Les Arènes

Cette fois, tu t’es ajouté une grosse pagination.

La mise en scène est très très lente. J’ai vraiment voulu prendre mon temps. Sur les sites internet, vous verrez souvent qu’il est annoncé 160 pages, c’est ce qui avait été décidé avec Delcourt, on a oublié de le changer. Mais j’ai demandé à Alix de Sanderval, mon éditrice, si je pouvais faire un nombre de pages illimité – pour le même prix, évidemment (rires) – et elle m’a dit « oui bien sûr, tant que ça rentre dans l’impression au niveau des feuillets ». C’était génial ! Je me suis même freiné à un moment, pour ne pas faire encore plus que ça.

C’est pour ça que les premières pages sont particulièrement lentes, pour imposer ce rythme atypique ?

En fait, je m’en suis rendu compte à la fin de l’intro, qui dure 30 pages je crois. Je me suis dit « whaou, si il faut tout ça rien que pour parler de la mission Apollo… » On a fait le découpage, je me suis dit que ça allait prendre un nombre de pages incroyable. Mais je tenais quand même à avoir ça. C’est du plaisir, d’avoir la place de faire ça. Rien qu’avec l’intro, on est sur la moitié d’un album classique, c’est génial ! Et ça plaît aux lecteurs, d’avoir comme ça des grandes pages de noir dès le début, sans étoiles. Ils adhèrent vraiment à ce parti pris, ça c’est chouette.

Kosmos © 2021 Editions Delcourt

En le lisant, on peut un peu penser au film Gravity.

Oui, exactement, c’est un peu entre Gravity et 2001, L’Odyssée de l’espace. Dans la lenteur et le silence, c’est vraiment 2001 qui m’a fasciné quand j’étais gamin. Quand je l’ai vu la première fois, c’était tellement oppressant, ce silence, cette lenteur… Après, je comprends qu’on trouve ça chiant. Moi je trouve ça génial (rires). Du coup, j’ai essayé de retranscrire cette espèce de truc pesant, de lenteur et d’espace infini.

C’est une autre façon de travailler pour vous ?

Graphiquement, oui. Mais après, dans l’appréhension de la mise en scène, c’est exactement la même chose. Sauf que ce n’est pas la même histoire. Je ne sais pas comment dire, c’est assez naturel. Je ne me suis pas mis dans un mode différent, l’histoire est propice à ça, l’ambiance aussi. Pour être honnête, je ne me prends jamais la tête sur la mise en scène, ça coule tout seul. Bon, je peux quand même réfléchir, mais je ne change pas la condition de mise en scène pour un sujet, ça vient tout seul.

La technique reste aussi la même ?

Oui, je travaille maintenant sur tablette. Parce que je gagne du temps. Pour Forçats, je faisais les pages encrées à la main. C’est génial, ça fait de super beaux originaux mais j’y passais un temps de fou, je m’y arrachais les yeux. Là, bosser en réserve de blanc… c’est quand même assez magique, la tablette pour ça. Ça autorise des choses. C’est un gain de temps et les aplats sont parfaits.

Ça aurait presque été impossible à faire avant…

Si, mais je serais encore dessus. (rires) J’aurais bien passé deux ans à faire du remplissage. Ce n’est pas très intéressant pour un auteur de faire ça, à part pour avoir de beaux originaux comme je disais. Mais ça va, j’en ai déjà un peu beaucoup à la maison.

© 2021, Rochepeyre

Le plaisir est de varier les styles, donc ?

Alterner oui, avec de temps en temps un truc comme l’artbook de Comix Buro entre deux. Ça aussi, c’était un gros plaisir qu’on me propose de faire ça, même si c’est le truc le plus confidentiel que j’ai dû faire. C’était un super cadeau, c’est l’éditeur de Valhalla Hotel, sous un autre nom, qui a lancé une nouvelle collection, d’autres dessinateurs vont suivre. En fait, ça date du premier confinement, ça m’a bien occupé. On m’a proposé de faire ça alors que le premier tome de Valhalla Hotel était fini, mais la sortie était décalée de six mois à cause du covid. Entre-temps, j’ai fait ça et c’était super.

Combien de temps pour réaliser Kosmos ?

Ça a été relativement vite. En fait, j’avais l’idée, et j’en ai parlé à Pat, qui avait cette histoire en tête depuis un petit moment. Et puis on voulait faire un truc sur l’espace depuis quelque temps. Mais ce n’était pas juste faire un truc sur l’espace, c’était faire ce bouquin-là. Chez Delcourt, ils ont été courageux car ils n’ont pas du tout cassé le délire. C’était une prise de risque de leur part. Une fois qu’on s’est lancés, je me suis mis dans un marathon graphique. Et là, c’était trois mois intenses. En même temps, c’est intéressant de bosser comme ça. Je ne pourrais pas le faire sur un truc comme Valhalla Hotel, parce que c’est une mise en scène qui demande de l’action, des contraintes de mise en scène, des aller-retours… Là, c’était un truc en douceur, souvent stressant parce que trois mois ce n’est pas long, mais un vrai bonheur.

Valhalla Hotel © 2022 Comix Buro / Glénat

Ça fait un petit moment que vous travaillez avec Pat Perna, ça aide ?

Oui, c’est une habitude. Après, il y aura une suite de Valhalla Hotel, mais je vais la faire tout seul. Avec Pat, on est potes. On bosse ensemble depuis dix ans, on a commencé avec Kersten puis on a fait plein de trucs ensemble. Et ça, c’est un projet que j’ai en tête depuis dix ans. Je l’ai écrit à l’époque après être tombé sur un article. Je sais pas si vous connaissez la Colonia Dignidad, ça s’est passé au Chili, un ancien brancardier nazi qui avait monté une église luthérienne en Allemagne après la guerre, qui a eu des problèmes parce qu’il était pédophile et qui a fui au Chili avec son espèce de secte pour monter une communauté agraire au pied des montagnes… Ils ont vécu entre eux, ils violaient tous les enfants pauvres de la région, juste l’enfer quoi. Il était pote avec Pinochet, forcément, il a torturé plein de gars et il a été arrêté en 2005. Il est mort en 2010 en prison parce qu’un avocat a réussi à le faire tomber mais toute la communauté est encore là. Ils sont sans leur gourou, ils ne parlent quasiment pas un mot d’espagnol, mais ils sont là. Pour survivre, ils ont juste ouvert les portails, ils ont proposé leurs spécialités culinaires allemandes dans un hôtel… et ça n’a rien changé. Il y a toujours les salles de torture au sous-sol, les miradors, les barbelés. Et ça cartonne. Ce truc-là m’a fait halluciner. OK, donc il y a des mecs qui vont au restaurant dans une salle de torture. Je me suis renseigné, je trouvais cette histoire fascinante. J’étais plus parti sur un truc sérieux, mais faire un truc sérieux sur un sujet aussi fort c’est un docu. Et je n’en démordais pas, ça me tentait bien, cet univers barré. Et puis je me suis dit pourquoi ne pas faire un truc débile sur le sujet. A l’époque, je dessinais beaucoup de nazis sérieux, tout puissants, j’en avais marre. Je voulais faire des nazis débiles qui se font défoncer, ça c’est mon petit plaisir.

Un long destin de sang, Carnet de guerre, Kersten, Forçats, Darnand, ça devenait un tunnel de séries très dures…

Exactement. L’historique, moi j’adore ça, mais j’étais en train de m’enfermer dedans. Et puis ça, c’était vraiment l’objectif. Et c’est la BD qui m’a fait rêver quand j’étais ado, ce genre de truc. Oui, l’historique j’ai toujours aimé, mais je commençais à avoir l’étiquette, et même celle de l’historique nazi, et ça va vite les raccourcis. Moi, je veux rigoler aussi. À la fin, l’historique, on ne me proposait plus que ça. La voie que je prends maintenant, c’est celle-ci.


 

Du Valhalla Hotel en alternance avec du style Kosmos ?

Bien sûr. Chez Delcourt, je pense qu’on pourrait retravailler ensemble, pas de problème, il faut juste que j’ai une bonne idée à proposer. Mais je pense que le succès de ce livre, l’accueil en tout cas, est plutôt bon. Et j’aimerais bien refaire un pavé comme ça sur un autre sujet, toujours en noir et blanc. Des pages illimitées, du noir et blanc, c’est le rêve ! (rires)

Valhalla Hotel © 2022 Comix Buro / Glénat

En écrivant aussi les scénarios ?

Oui. Pour revenir à Valhalla Hotel, j’avais écrit l’histoire et je l’avais proposée à l’époque, mais je me doutais bien que personne ne voudrait le faire car j’étais au début de ma carrière. Et puis j’ai rencontré Comix Buro ici à Saint-Malo, ils ont vu ce projet, ils l’ont aimé et c’est tombé pile poil à l’époque où j’étais assez mûr. C’était assez bien avancé, c’était parfait pour leur ligne, mais je me suis dit « ne fais pas ton dessinateur qui veut prouver qu’il sait faire des scénarios, c’est bien mais ne va pas foirer cette occasion de faire une BD que tu as toujours voulu faire ». Avec Pat, on avait bossé ensemble, on s’entendait bien, alors je lui ai confié le bébé, puis il a ajouté des trucs. Après, ça a été un peu compliqué parce qu’il a l’habitude d’écrire ses scénarios tout seul. Et puis je suis chiant, clairement. C’est vrai, je suis exigeant, parce que c’est ce que j’ai en tête, et lui n’est pas dans ma tête. J’avais une idée très précise, c’est pour ça que je me dis que j’aurais pu le faire tout seul, ça aurait évité qu’il se sente des fois un peu maltraité. Ce qui est vrai, je ne le démens pas. Donc pour la suite, je lui ai dit que je voulais essayer parce que, si je n’essaie pas au moins une fois, je vais le regretter toute ma vie. Et puis j’ai plein d’idées.

Et un peu plus d’assurance, sans doute ?

Après avoir écrit ça, oui. Et je me fais confiance. Si ça se plante, ça se plante, j’aurais essayé. En tout cas, c’est très agréable d’écrire la suite, ça coule tout seul. Ce sera un nouveau triptyque. Bon, j’ai encore en tête un nouveau triptyque immédiatement après, un autre triptyque pour une suite, encore un triptyque, encore un triptyque… (rires) J’ai tous ces albums en tête, dans l’idée j’aimerais une série à rallonge, mais pas le truc gratuit.

De quoi remplir des confinements ! Du coup, ça pourrait devenir la série qui va vous suivre toute votre carrière ?

J’espère, parce que c’est riche, je peux ajouter des personnages, en enlever, en faire revenir. Tout est autorisé dans ce genre de projet.

Les couvertures sont pensées comme des affiches de cinéma, c’est une source d’inspiration ?

Oui, tout vient de là. Mes inspirations en BD, il n’y en a pas beaucoup. Je viens plus de l’animation et du cinéma, au niveau culture. J’ai adoré Akira, Otomo c’est un dieu vivant. Le manga Akira, c’est ce qui m’a donné envie de faire de la BD. Mais après, au niveau des références, il y a la voiture de Mad Max dans le tome 3…

Dans une scène très cinématographique, d’ailleurs… C’est presque plus que de la BD, on s’attend presque à avoir les bruitages.

Moi c’est ce que j’aime. Ce n’est que du bonheur de faire des trucs comme ça, d’avoir l’autorisation entre guillemets de faire ça en BD. C’est exactement ce que je veux faire. Et ça me fait vraiment plaisir qu’on me dise car je suis tout seul à le dessiner comme un adolescent débile. Que les lecteurs puissent être sensibles à ça, c’est génial car je ne sais pas à l’avance si ça va se ressentir.

Valhalla Hotel © 2022 Comix Buro / Glénat

C’est encore plus net que dans les deux premiers.

C’est l’album de la maturité (rires). Le premier, il fallait le caler, il y avait une attente, l’espoir que ça ne fasse pas un bide, parce que c’était risqué quand même. C’était plus détendu pour le tome 2, et pour le 3 on savait où aller. Les couvertures sont représentatives de cette évolution, sur la dernière les couleurs sont plus denses, c’est celle que je préfère. La première est plutôt classique, on a beaucoup comparé à Il faut flinguer Ramirez quand c’est sorti. Je peux comprendre qu’on ait parlé de sous-Ramirez, c’est dans la même veine, on a les mêmes références, on a sûrement le même âge. Et il a eu beaucoup de succès, donc c’est normal que les gens disent ça. Mais dès le tome 2, la couverture n’a plus rien à voir, ça part dans le fantastique. Depuis on ne m’a plus jamais parlé de Ramirez. Ça n’a jamais causé de souci non plus, je pense que son succès a ouvert des portes. Les trucs de revival années 70/80, il y a huit ans ça faisait rire. Ça prouve que si tu es sincère dans ta démarche, il ne faut pas s’empêcher de le faire sous prétexte que ce n’est pas la mode, il n’y a pas de recette. Si Ramirez a eu du succès, c’est que Nicolas Petrimaux y a mis toutes ses tripes et l’a fait sincèrement. Moi, c’était le genre de BD que j’attendais.

Merci beaucoup !

Propos recueillis par Arnaud Gueury et Geoffray Girard.

Interview réalisée le 9 octobre 2022.

Toutes les images sont la propriété de leurs auteurs et éditeurs et ne peuvent être utilisées sans leur accord.

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Tags Comix BuroDelcourtFabien BedouelKosmosQuai des BullesValhalla Hotel

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Arnaud Gueury

Département : Mayenne / Séries préférées : Tintin, Gaston, Léonard, Garfield, Les 4 As, XIII, Largo Winch, La Quête de l’Oiseau du Temps, Sillage, Valérian, L’Incal, Le Vagabond des Limbes, Michel Vaillant, Lefranc… / Auteurs préférés : Jean Roba, Dupa, Luguy, Moebius, Alan Moore, Mike Mignola, Tim Sale, Marc Wasterlain, Leiji Matsumoto, Buichi Terasawa, Charlie Adlard, Christophe Bec, Terry Dodson, André Taymans, Philippe Berthet, Silvio Camboni… / J’aime aussi : ma famille et mes chiens, la forêt, le Dr Pepper, le retrogaming et les tartes aux cerises.

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