Titre : Kosmos
Scénariste : Pat Perna
Dessinateur – Coloriste : Fabien Bedouel
Éditeur : Delcourt
Parution : Octobre 2021
Prix : 27,95€
21 juillet 1969. L’astronaute américain Neil Armstrong pose le pied sur la Lune, faisant de la mission Apollo 11 une réussite exceptionnelle devant laquelle toute l’humanité a eu les yeux rivés. Mais tout ce qui a suivi n’a pas été révélé, notamment la découverte d’un drapeau soviétique planté à quelques centaines de mètres de leur alunissage. Le documentaire Kosmos a enfin entrepris de dévoiler toute la vérité, sa mise en ligne sur internet étant déjà été vu des millions de fois. Des spécialistes et des responsables de l’époque y racontent comment l’Union Soviétique a une fois de plus devancé son rival en envoyant Soyouz 5 quelques jours avant Apollo 11. Et que le premier homme sur la Lune était… une femme, du nom de Tatiana Terechmariova…
« Soyouz… ici contrôle Tiouratam. Nous avons un changement d’attribution de la mission à vous communiquer. La phase 4 a été réattribuée. La major Terechmariova effectuera le contact surface. »
Et si les Soviétiques étaient parvenus à devancer les Américains dans la conquête de la Lune, leur exploit étant éclipsé et mis au secret pour des raisons qu’un documentaire allait enfin dévoiler au monde ? Mais peut-on encore y croire, à l’heure des fake news et des mensonges d’Etat instrumentalisés ? C’est ce postulat astucieux et intrigant que développe Pat Perna, dans un exercice très différent de ses autres œuvres. Le scénariste brouille d’autant mieux les pistes et les esprits qu’il retranscrit de manière extrêmement minutieuse le moindre détail de ces missions avec une précision documentaire qui rend encore plus floue la frontière entre le renseignement authentique et les éléments factices. Mais ce qui impressionne encore davantage – si c’est possible – est le travail stupéfiant de Fabien Bedouel. Loin du délire hautement jouissif de Valhalla Hotel, le dessinateur offre un graphisme saisissant, photographique, dans lequel il joue avec un noir et blanc éblouissant. Son jeu de lumière et d’ombre est un spectacle extraordinaire qui s’accorde parfaitement avec les plans dans l’espace. Sa manière de découper certaines séquences sur plusieurs pages n’est possible que parce que l’album lui propose un format hors norme de 220 pages, une initiative éditoriale qu’on ne peut que saluer.
Une aventure spatiale stupéfiante dans ce documenteur graphiquement fabuleux.
Arnaud Gueury
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