Bruno Duhamel est l’un de ces auteurs que La Ribambulle aime et suit particulièrement depuis longtemps. Il a su développer un style bien à lui et s’épanouit ces dernières années chez Grand Angle. Nous avons eu le plaisir de le croiser lors de Quai des Bulles 2022, en octobre dernier, pour lui poser quelques questions sur la sortie du tome 2 de Jamais… et sur le reste !
Merci d’avoir accepté de nous rencontrer, Bruno.
Merci pour l’invitation.
Première question toute simple. Le tome 2 de Jamais vient de sortir. D’où vous est venue l’idée de cette série ?
L’idée de la série est venue avec la première image que j’ai faite et qui a été utilisée en quatrième de couv du tome 1, celle de cette petite maison accrochée en haut de sa falaise. Je l’ai faite pour le plaisir, un petit peu en clin d’œil au film Là-haut, de Pixar, sauf que là c’était inversé, on s’attendait un petit peu à ce que la maison finisse en bas. Et puis, en ayant terminé l’image, je me suis dit tiens, cette région, la Normandie, la Côte d’Albâtre, je la connais par cœur parce que ma famille est originaire de là-bas, j’y ai passé une grosse partie de ma jeunesse… Donc je peux la dessiner sans documentation, je connais les couleurs, les lumières. Cette maison, menacée par l’érosion, tout de suite, il y avait une possibilité d’histoire. Je suis parti chercher des idées là-dessus. Assez vite, il y a eu l’idée d’un personnage qui refuse de quitter la maison. Assez vite aussi, j’avais l’idée de la raison pour laquelle le personnage refuse, à savoir que ça frôlait un peu le discours sur la fin de vie et le droit à choisir, mais je ne voulais pas que ce soit direct pour le lecteur. Il me fallait trouver un prétexte qui puisse servir de fausse raison au départ et ça j’ai un peu tourné autour…
C’est en regardant Les Temps modernes de Chaplin, avec la séquence où il fait du patin aux roulettes au troisième étage du magasin avec les yeux bandés, en passant au-dessus du vide plusieurs fois, que je me suis dit « mais voilà ! Le personnage est aveugle, il ne voit pas que la falaise recule ». En plus, ça me permettait de développer un deuxième thème qui était celui de la cécité vis-à-vis des changements climatiques et cet espèce de refus collectif de voir la vérité en face. J’avais tout. Surtout, si j’avais eu un maire qui s’opposait à une vieille dame qui veut choisir la fin de sa vie, le maire aurait forcément été un salaud et je n’aime pas trop être dans les affrontements manichéens. Je ne voulais pas que le maire soit un salaud, je voulais que le maire ait ses raisons aussi. L’avantage du personnage aveugle, c’est que le maire a raison de vouloir la protéger. C’était beaucoup plus intéressant de développer un face-à-face entre deux personnes qui ont raison toutes les deux.
C’est marrant parce qu’au départ on a quand même l’impression que le maire ne va pas être très sympathique dans le premier tome. Sans tout dévoiler, il a un rôle encore plus bienveillant dans le deuxième.
Il a changé, en fait. Quand il a été question d’imaginer une suite, déjà, la première réflexion de tous les gens à qui j’en parlais, c’était « mais c’est impossible de faire une suite à cet album-là ? ». Et c’est vrai que ça se finissait quand même sur le fait que la petite vieille allait tomber. Même si elle ne meurt pas à la fin du tome 1, elle est condamnée. C’était effectivement un challenge monstrueux d’imaginer une suite à un album qui ne peut pas avoir de suite. A partir de là, je savais que je serais dans la trahison, je savais qu’il fallait que je me permette de me trahir moi-même, même si ça avait bien marché, même si ça avait fonctionné auprès des lecteurs. Voilà, il y avait 2-3 choses que je voulais respecter au niveau des personnages pour qu’ils soient cohérents mais je voulais aussi remettre en question plein de choses. Notamment le maire, j’en avais très envie parce qu’effectivement je me suis rendu compte que les lecteurs avaient beaucoup pris parti pour la petite vieille alors que moi, dans mon idée, dans le tome 1, la petite vieille elle est sympa, elle est rigolote, c’est une mascotte mais c’est quand même une tête de lard… et non, elle n’a pas entièrement raison. Le maire n’est pas un salaud, c’est juste un couillon qui est super maladroit mais ce n’est pas un salaud. Or, je me suis rendu compte que plein de lecteurs le considéraient comme un gros con. Donc j’avais envie de renverser la machine et de les prendre à défaut, de les mettre face à leurs préjugés. Parce que je n’aime pas les préjugés, qu’ils soient de gauche, de droite, d’extrême gauche, d’extrême droite, je déteste les préjugés, donc si je peux en bousiller une fois de temps en temps, ça ne me déplaît pas. Ce que je trouve intéressant aussi, c’est que le maire est maladroit et couillon tant qu’il est dans l’appréhension du risque et dans la parano en fait mais, par contre, dans le tome 2, il est face au danger et il gère le danger directement. Là il se révèle être bon et je trouvais très intéressant d’avoir ce personnage-là qui, finalement… on n’est pas tous bons en tout… On peut se réveiller et être des vrais cons sur certaines choses et être vraiment bons dans certaines autres choses. Là, le maire, effectivement, autant quand il appréhende le danger il se démerde comme un manche, autant quand il se retrouve dans une situation extrême il ne s’en sort pas si mal.
Vous introduisez dans le tome 2 un personnage qui est son adversaire politique…
Qui lui, pour le coup, est un vrai con ! C’est peut-être la première fois que je m’autorise à faire un vrai salaud. Je ne peux pas dire que ce soit une réaction aux dernières élections parce que le scénario était écrit avant, mais je sentais venir un peu le truc. Et c’est vrai que là, je commence à en avoir un peu marre d’un certain nombre de choses donc j’avais envie de le dire. Comme le tome 1 présentait une petite vieille qui fait de la résistance et que quand on utilise le terme résistance, c’est toujours un petit peu casse-gueule… c’est-à-dire que l’extrême droite va être très contente de parler de résistance française quand il s’agit des Arabes… En plus, entre-temps, il y a eu le mouvement des gilets jaunes… Ma petite Madeleine, elle s’est retrouvée à sortir un petit peu dans ce mouvement-là et je voulais vraiment marquer le coup, à savoir préciser que Madeleine, ce n’est pas cette résistance-là. C’est pas le chauvinisme, c’est pas la xénophobie, c’est pas le rejet de l’autre… c’est une autre forme de résistance.
Une manière de bien mettre les choses au clair.
Voilà ! Je n’avais pas du tout envie de continuer dans l’ambiguïté, quitte à perdre une partie de mon public… C’est pas grave, ceux-là, je ne les aime pas, de toute façon (rires).
Troumesnil est un village normand inventé mais en fait que vous connaissez. Il n’y a vraiment pas eu de documentation, vous aviez tout en en tête ?
Oui, c’est très inspiré du village de Quiberville sur la Côte d’Albâtre. Après, là je mélange des choses. À Quiberville, il n’y a pas de forteresse. Je fais un gros mélange avec toute l’histoire de cette côte.
Le début est d’actualité, avec une personne qui tombe puisqu’il y a encore eu un accident à Étretat.
Ah bah il y en a tous les ans. J’ai une photo de mon père à côté d’un éboulement. Dernièrement, ils promènent leur chien sur la plage tous les jours, ils avaient un copain qui promenait son chien aussi, le chien a survécu, le mec non.
Dans vos albums, vous tournez beaucoup en dérision ce qu’on pourrait appeler la bêtise actuelle : les touristes débiles, les candidats à la mairie trop à droite, le monde médiatique avec ses chaînes d’info en continu… Il y a pas mal de petites piques là-dessus, comme dans Nouveau Contact.
Oui ! Nouveau Contact est un peu le plus énervé de tous ! (rires)
Vous vous servez de votre art en tant qu’exutoire.
Non, ce n’est pas un exutoire parce que ce serait bête et méchant. Je pense que fondamentalement je suis un misanthrope qui essaie d’aimer l’être humain et donc je me sers de la bande dessinée pour essayer de comprendre. Parce que finalement, même quand je fais un personnage comme Mike dans Fausses pistes, un trumpiste républicain dernière génération qui fait a priori partie des gens que je n’aime pas trop, j’essaie de le comprendre quand même. J’essaie de l’aimer, en tout cas d’avoir de l’empathie pour lui. Si je fais ce métier-là et si j’accepte tous les sacrifices que le métier impose, c’est pour deux raisons. C’est un métier dans lequel j’apprends tous les jours, je ne sais jamais ce que je ferai le lendemain, et c’est pour ça que je suis passé scénariste aussi… C’était pour ajouter un nouveau challenge, j’essaie de faire en sorte que ce métier soit une façon de me remettre en question tout le temps et d’essayer de dépasser les limites. Et puis c’est aussi le boulot qui me permet d’essayer de comprendre ce qui se passe autour de moi. Donc quand un truc me fait peur, comme les réseaux sociaux, j’en fais un album : à la fois j’essaye d’en rire, parce qu’on a moins peur quand on se marre, et j’essaie de faire le tour de la problématique et de la comprendre.
Je ne sais pas si c’est une coïncidence ou une affection un peu particulière que vous avez pour les personnes un peu âgées. On a Madeleine, on avait Le Voyage d’Abel…
Oui, après il y a une gamine dans le tome 2 dont je suis assez content, la petite Emma, qui est justement le sang neuf.
En tout cas, il y a une tendresse particulière pour le troisième âge ou pas ?
Une tendresse pour le troisième âge, c’est un peu fort. Déjà, Le Voyage d’Abel, ce n’était pas un scénario à moi donc c’était une réponse au scénario d’Isabelle Sivan. Jamais, oui, c’est clairement inspiré de mes deux grand-mères.
Dans Fausses pistes, il est un peu en fin de parcours aussi…
Oui, mais il n’est pas si vieux que ça en fait. Il fait le burn-out de 45 ans, il n’est pas à la retraite, ce n’est pas un vieux. C’est juste qu’il vit dans la société moderne où, à 45 ans, on vous dit « vous êtes trop vieux ». C’était plus une histoire de destruction de personnalité que, pour le coup, j’ai vécue à 17-18 ans… Ce sont des choses qu’on peut vivre plus jeune. J’ai surtout une affection pour les bras cassés, en règle générale. C’est-à-dire que je suis relativement convaincu que les personnes les plus fortes dans le monde sont les bras cassés, contrairement à beaucoup de théories actuelles. Je pense que plus on s’en est pris plein la gueule, plus on a une faculté d’adaptation et de renouvellement importante.
Des personnes assez isolées…
Oui, c’est des personnes qui sont en décalage avec leur époque. Ça, je pense que ça vient du fait que je me sens de plus en plus en décalage avec mon époque, face à des trucs comme les réseaux sociaux, comme la politique. On se dit « mais qu’est-ce que c’est que ce bordel », c’est quand même du non-sens pur jus. Il y a un peu de ça qui ressort aussi. C’est le côté gaffeur, La Chèvre… J’ai très peur des gens normaux, ils sont extrêmement flippants, les gens normaux.
Malgré tout, il y a toujours une pointe d’humour.
Oui !
On part dans de grands sujets mais avec cette idée de faire sourire le lecteur.
Je suis un lecteur grand public, un spectateur grand public au cinéma. J’ai besoin qu’on me divertisse. C’est-à-dire que Godard, c’est peut-être génial mais moi il faut vraiment que je sois en forme et que j’aie bien mangé avant (rires) parce que sinon je n’y arrive pas ! Il y a ce côté-là. Moi, je suis mon premier lecteur, les histoires je me les raconte à moi. Pour que j’accroche, il me faut quand même quelque chose. C’est surtout que je pense que l’humour du scénario, et qu’un dessin franco-belge comme le mien, qui n’est jamais complètement réaliste, qui est toujours un peu humoristique, finalement, permettent beaucoup plus de choses qu’un dessin réaliste ou qu’un sujet très sérieux. Je pense que dans Le Retour, par exemple, j’ai réussi à parler de choses qui sont quasiment philosophiques, même si c’est un grand mot, parce que je les traitais de façon relativement simple et amusante. Et je pense que graphiquement, c’est pareil. J’ai toujours été frappé… Par exemple, si on prend Le Tombeau des Lucioles, c’est une claque énorme ce film, un dessin animé au graphisme plutôt enfantin, mais qui nous montre des choses absolument horribles qui, du coup, passent. Alors que s’ils nous avaient montré la mère en décomposition avec les vers et tout, en la filmant, tout le monde serait sorti de la salle ! Le décalage peut servir à ça aussi. Maus, d’Art Spiegelman, est fantastique. Il arrive à nous parler de l’Holocauste avec des souris. C’est, je pense, beaucoup plus efficace de ne pas tout montrer d’une certaine façon. Et c’est une façon de ne pas tout montrer que d’avoir un dessin semi-réaliste ou un peu caricatural.
C’est pour ça que ça se passe aussi bien chez votre éditeur Bamboo, chez Grand Angle ? La bonne connexion pour s’exprimer ?
Ça se passe très bien pour deux raisons principales, effectivement : il y a le fait que j’ai l’impression d’avoir trouvé ma place, dans le sens où je suis ni un auteur vraiment grand public ni un auteur élitiste. C’est vrai que moi, Futuropolis, par exemple, j’ai du mal à m’y retrouver en tant que lecteur, à part certains titres. Ce n’est pas une critique. Je reconnais la qualité des choses mais ce sont des lectures qui vont me demander un effort. Quand Olivier Sulpice m’a contacté la première fois en me disant « présente-nous des trucs, on aime bien ton boulot », pour moi, Bamboo, c’était juste du gag, je lui ai dit « mais moi, je ne fais pas de gag »… C’est vrai que je ne connaissais pas la collection Grand Angle et avec Grand Angle j’ai l’impression d’avoir découvert ce qu’on appelle la classe moyenne. Ce qui est en général très détesté en France parce qu’en France on aime soit les riches soit les pauvres, soit les génies soit les mecs complètement bousillés… Moi, je pense que je suis un auteur moyen, un peu au milieu, j’ai un dessin grand public mais j’ai des histoires qui le dont peut-être un peu moins. Je trouve que je me sens bien là où je suis avec Hervé. Ça se passe très bien. La deuxième raison, c’est que politiquement c’est sans doute la meilleure maison d’édition à l’heure actuelle, en termes de relations humaines et financières. Soyons clairs. J’ai pas essayé Casterman, j’ai pas essayé Dargaud ni les Humanos mais j’ai écumé quand même quelques éditeurs et il n’y a aucune comparaison possible…
La quatrième de couverture du tome 2 de Jamais indique qu’on peut lire les deux histoires indépendamment. C’était une volonté de votre part ? Ou est-ce que c’est quand même mieux d’avoir lu le tome 1 ?
Alors moi, je n’étais pas au courant qu’ils allaient mettre ça sur la quatrième de couv. En général, je gère tout, c’est moi qui fais les textes de résumé mais c’est vrai que là on n’en avait pas parlé avant qu’ils le mettent. Je trouve qu’ils ont eu raison de le mettre parce que je pense que c’est vrai. C’est pas forcément voulu, c’est juste que comme il s’est quand même passé quatre ou cinq ans entre les deux albums, j’ai fait en sorte en écrivant le scénario de replacer un certain nombre d’éléments. Il se trouve que ça permet de découvrir le tome 2 et de suivre parfaitement l’histoire. Par exemple, la scène d’introduction qui dit au maire de prendre les nouvelles mesures et le maire qui explose, j’ai fait en sorte dans les dialogues qu’il explique pourquoi il explose. En une bulle, il remet le contexte. J’essaie de faire en sorte toujours de représenter les personnages, qu’on ait leur prénom, leur statut… Il est présenté comme Monsieur le maire tout de suite, le pompier est présenté comme Monsieur le pompier. Il y a cinq ans qui séparent les deux albums donc je trouvais important, même pour quelqu’un qui a lu le tome 1 mais qui va forcément le relire avant de lire le tome 2, d’enchaîner facilement.
Il a vraiment fallu réfléchir au tome 2 en se disant qu’au départ seul le premier était prévu ou il y avait déjà des petites pistes ?
Quand j’ai fait le tome 1, je n’ai absolument pas pensé à un tome 2.
Parce que certaines choses dans le tome 2 peuvent aider à mieux comprendre le tome 1.
Oui oui oui, mais en fait, le but que j’avais, et j’ai l’impression d’avoir un peu réussi, c’est qu’on ait l’impression que le tome 2 était prévu. J’ai fait en sorte de réutiliser des trucs que j’avais mis en place et de leur trouver une logique.
C’est réussi car on se posait la question !
C’était vraiment le but. C’est la seule chose qui justifiait le tome 2.
Et la question à 5 000 francs : est ce qu’il y aura un tome 3 ?
Ça va être la réponse à deux balles (rires). Comme pour le tome 2 : uniquement si j’ai la bonne histoire. Le tome 2, je l’ai écrit une première fois, le scénario avait été accepté par Grand Angle, j’ai crayonné trente pages. Au bout de trente pages, je me suis rendu compte que je n’allais nulle part, qu’il y avait un ventre mou, que la fin était plate, donc j’ai tout arrêté. J’ai fait Fausses pistes à la place. Et j’ai tout réécrit. J’ai jeté mes trente pages de crayonnés et je suis reparti à zéro. Et là, je n’ai rien contre une suite, ça me ferait plaisir de retrouver le personnage et l’univers du village, mais il faut que j’aie un truc cool.
À voir donc. C’est ouvert…
C’est ouvert. J’ai plein d’idées et tout mais il faut que j’aie un truc qui tienne la route.
Vous avez d’autres projets, même pas du tout dans le même style ?
De toute façon, je ne vais pas faire que du Jamais ! Le prochain album est en route, sur un scénario d’Isabelle Sivan qui a fait le scénario du Voyage d’Abel. On retravaille ensemble, moi ça va me permettre de changer l’eau du bocal, de redevenir dessinateur uniquement.
Ça vous plaît d’être uniquement dessinateur de temps en temps ?
Oui, ça me plaît, même si c’est vrai que je crois que je m’éclate plus en tant que scénariste qu’en tant que dessinateur mais là, Isabelle, il se trouve que je la connais très bien, elle écrit des choses, des histoires, en pensant à mon dessin donc l’alchimie fonctionne. Et puis je me dis que ça ne me fera pas de mal de me reposer un tout petit peu sur la partie scénario.
C’est prévu, si on peut le dire, chez Grand Angle ?
Oui oui, chez Grand Angle ! Aucune raison de partir.
Merci pour toutes ces précisions, et à bientôt !
Propos recueillis par Nicolas Raduget.
Interview réalisée le 7 octobre 2022.
Toutes les images sont la propriété de leurs auteurs et éditeurs et ne peuvent être utilisées sans leur accord.
Réagissez !
Pas de réponses à “Dans la bulle de… Bruno Duhamel”