Titre : La Traque
Scénaristes : Laurent Galandon & Frank Giroud
Dessinateur : Philippe Nicloux
Coloriste : Denis Béchu
Éditeur : Le Lombard
Collection : Troisième Vague
Parution : Juin 2020
Prix : 12,45€
Max Ferlane est contacté par Mademoiselle N’Dongo qui souhaite venir en aide à sa sœur cadette, mariée de force avec un notable de leur village natal en Afrique. L’ancien militaire des forces spéciales a la réputation d’exfiltrer n’importe qui de n’importe où et surtout de n’importe quelle situation difficile. Depuis qu’il a quitté Babylone, une société de sécurité très réputée, il offre ses services « particuliers » aux moins riches. Ainsi, il accepte de se rendre du côté de Kasongo, à l’est de la RDC, l’actuelle République sécessionniste du Kivu, dans un contexte assez instable. En effet, le Président Dieudonné Kalimba a été renversé lors d’un coup d’état orchestré par le Général Nyoko, qui mène une véritable chasse à l’homme pour le retrouver et le traduire devant un tribunal. Max libère rapidement Keïcha mais, malheureusement pour lui, il est rapidement intercepté par son ancien employeur qui met en place un odieux chantage pour qu’il reprenne du service à leur compte. Dès lors, la situation devient bien plus complexe et dangereuse.
Ce premier tome de Babylone, dans le plus pur esprit du récit d’aventure, est pour le moins très marquant car il est très engagé tout autant qu’il divertit largement. En effet, le regretté Frank Giroud (L’Avocat) et Laurent Galandon (Interférences) l’ont finement développé avec en toile de fond les situations politique, ethnique et économique en Afrique. Et plus particulièrement au Kivu, une région de la RDC qui est considérée comme l’une des plus riches du monde (son sol regorge de diamants et surtout de coltan) et sans cesse sous le feu de guerres civiles attisées par la convoitise des États – dont la France fait partie – tenus par leurs multinationales. Ce n’est plus un secret et les scénaristes s’en servent parfaitement bien pour donner du corps à leur histoire. Les auteurs dénoncent également la place de la Femme dans ce pays qui n’est dramatiquement pas la même que chez nous. D’ailleurs, on ne peut s’empêcher lors de la lecture de penser au brillant Kivu de Jean Van Hamme et Christophe Simon car il en constitue un prolongement, un écho parfait. Le profil psychologique du héros Max Ferlane est intéressant et pas des plus classiques pour un mercenaire car il aide les plus démunis de manière assez désintéressée. Graphiquement, Philippe Nicloux (Beauté noire et le Groupe Prospero) fait le job et plutôt bien. Le dessinateur insuffle à son trait tout le dynamisme nécessaire au genre, une prestation réussie mise en couleurs par Denis Béchu.
Une bonne entame pour cette nouvelle série estampillée Troisième Vague qui ne fait pas dans la langue de bois.
Stéphane Girardot
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