
© Filidalo 2019
Titre : A l’ancienne
Scénaristes : Benoit Vieillard & Marty
Dessinateur – Coloriste : Julien Monier
Éditeur : Filidalo
Parution : Mai 2019
Prix : 16,90€
Julius Jacob perd un peu la mémoire. Pourquoi donc est-il en train de jouer du violon dans le métro? Il ne le sait pas, il ne le sait plus. Il est alors temps de remonter le temps afin de comprendre comment Julius en est arrivé là. Et pour comprendre également ce qu’il fait avec un bonne poignée de diamants dans son étui à violon ! Julius et ses comparses du troisième âge seraient-ils mêlés à un braquage ? Heureusement qu’il note tout sur son précieux carnet, à l’ancienne.
« Certains souvenirs peuvent disparaître à jamais… Et j’suis bien placé pour le savoir! »
Le scénario de Benoit Vieillard (Devil Street) et Marty nous fait remonter le temps de façon anti-chronologique fort pertinente. Chaque saynète débute là où la suivante va se terminer. De fil en aiguille, le lecteur comprend d’où viennent les péripéties de Julius, Clovis et des autres vieux grigous impliqués dans cette aventure rocambolesque. Si certains enchaînements de péripéties sont pour le moins capillotractés, l’ensemble fonctionne bien et le lecteur se laisse facilement emporter par l’histoire. Graphiquement, on retrouve le style de RIP mais en grand format, avec un découpage plus varié dans les planches. La mise en couleur est également plus claire et variée, le contexte étant fort différent. On est bien loin du style d’origine de Julien Monier (Sang noir, Fatalitas...) avec son trait bien plus épais et des visages bien moins caricaturaux. Ces visages sont d’ailleurs un des reproches parfois faits au dessinateur depuis son changement de style, alors qu’il s’agit au contraire d’une part non négligeable de l’intérêt. Ses personnages ont des physiques uniques, aisément identifiables. Des « gueules » comme on disait, à l’ancienne. Le dessinateur a véritablement trouvé son style et n’hésite pas à rendre hommage à ses références (si la couverture vous rappelle Phil Defer ou Le 20e de cavalerie de Lucky Luke, c’est normal). Après avoir lu l’histoire et découvert le « twist » final, une relecture mettra au jour tous les petits indices laissés dans les dialogues notamment, prouvant que le scénario est parfaitement bien construit. En effet, le lecteur passera facilement à côté de ces indices en première lecture tant ils sont parfaitement bien cachés et intégrés de façon cohérente dans l’histoire. Les éditions Filidalo ont eu la bonne idée de faire travailler ensemble deux de leurs auteurs-phares accompagnés d’un petit nouveau nommé Marty, car le résultat est à la hauteur des attentes.
Un petit bijou graphique, un scénario à rebours bien construit et intégrant des thématiques modernes (maladie d’Alzheimer, précarité des personnes âgées, manifestations contre le gouvernement…), avec ce qu’il faut d’humour pour enthousiasmer le lecteur. A lire sans hésiter!
Christophe Van Houtte
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