Titre : Calamity Jane
Scénariste : Thierry Gloris
Dessinateur – Coloriste : Jacques Lamontagne
Éditeur : Dupuis
Collection : Grand public
Parution : Janvier 2020
Prix : 14,50€
Orpheline, la jeune Martha est employée comme domestique dans un saloon de l’Ouest, évitant pour quelque temps encore de devenir l’une des nombreuses prostituées faisant venir des clients dans l’établissement. Mais, même en travaillant dur et en fermant les yeux sur ses conditions de travail, deux événements vont faire basculer sa vie : un viol d’abord, puis l’arrivée à Omaha City du chasseur de primes « Wild Bill » Hickok, qui va sympathiser avec elle et lui inculquer des enseignements fondamentaux en matière de survie…
« Dieu a créé l’Amérique pour les hommes libres.
– Vous avez raison, M. Hickok. Malheureusement, Dieu a oublié les femmes dans ses plans. Ici comme ailleurs, nous ramassons les miettes et les beignes de ces messieurs. »
En se basant sur quelques éléments tirés de la légende de Calamity Jane, Thierry Gloris s’approprie évidemment totalement le personnage, tant il est compliqué de démêler le vrai du faux dans son histoire personnelle. C’est donc autant son destin qui est relaté dans cette série que celui d’une femme s’émancipant dans un milieu brutal et sans pitié pour les faibles. Le scénariste imagine très bien cette évolution, la faisant réaliste et progressive au fil des pages. On voit ainsi Martha s’endurcir avec le temps et les coups durs, prenant conscience de ses possibilités pour améliorer sa vie au contact de Wild Bill. Cette vision de l’Ouest dans ce qu’il a de plus brutal et sale est parfaite, tant la crasse des hommes et des âmes est profonde. Pour autant, rien n’est excessif quand on connait un peu cet univers. Jacques Lamontagne, dont le style peut être si lumineux, amusant et virevoltant (à l’image des séries Aspic ou Shelton & Felter), revient à un ton plus noir et brut jusque dans sa colorisation, comme sur Les Druides, soulignant chaque détail pour qu’il illustre le propos de son complice. On sera davantage surpris de la représentation de l’héroïne, bien plus jolie et féminine que l’originale, dont les quelques photos d’époque montrent un physique plus « rustique » et robuste. Mais sans cela, nous n’aurions pas eu droit à une des plus belles couvertures de cette année 2020.
Un western âpre et violent, qui offre une nouvelle version de la légende de l’Ouest.
Arnaud Gueury
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