- Titre(s) : La Face cachée de l’abîme
- Scénariste(s) : Matz
- Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Luc Jacamon
- Editeur(s) : Casterman
- Parution : Octobre 2023
- Prix : 12,95 €
- EAN : 9782203273481
La mission de Denis se précise. Grâce aux informations que lui donne Barbara, le tueur saisit qu’il doit affronter un réseau de trafic d’êtres humains et que les voisins bizarres près de chez lui s’y livrent sans aucun doute. Il profite que Barbara ait passé la nuit chez lui pour lui montrer la maison des trafiquants en question avant qu’ils ne poursuivent ensemble leur mission en Espagne, en Andalousie plus précisément. Sur place, ils préparent l’opération et, dans le dossier, Denis remarque un homme qui revient à plusieurs reprises. Il s’agit du procureur Robert de Coutances, largement impliqué dans cette affaire particulièrement horrible. Cependant, ils ne sont pas en Espagne pour lui. Ils doivent d’abord éliminer un “fournisseur” pour lequel ils n’auront qu’une fenêtre de tir très réduite. Le proc’ est le prochain sur la liste. Si Barbara prend les choses très à cœur, il n’en est pas moins que le Tueur semble lui aussi prêt à faire quelques entorses à ses principes. Ce qui pourrait faire très très mal !
Une dinguerie, cet épisode est une véritable dinguerie ! Alors que l’adaptation de la série mère, The Killer, est arrivée sur Netflix en novembre, Matz (Tango) sert un scénario tiré au cordeau et un cran au-dessus de celui du précédent tome de ce nouveau cycle. Est-ce parce que l’on aime le Tueur ou bien est-ce parce que le sujet traité touche à la fois le scénariste et les lecteurs ? Il y a une telle intensité dans le récit que les longs monologues de Denis passent comme une lettre à la Poste ! En fait, il faut avouer qu’ils sont si bien écrits que l’on s’en délecte plus qu’autre chose. Sur un rythme faussement lent qui nous fait voyager des Cévennes à l’Espagne et vice-versa, le lectorat se prend en pleine figure deux séquences sanglantes d’une violence incroyable qui bousculent mais paradoxalement procurent un sentiment de satisfaction partagée devant le travail accompli, des sentiments exacerbés par la mise en images et les cadrages exceptionnels de Luc Jacamon qui est au sommet de son art. Les décors pleine page ou dans de grandes cases sont absolument incroyables. Un travail à l’aquarelle rend un bel hommage aux paysages qu’ils soient des Cévennes ou hispaniques et offre un contraste très poétique.
Une suite largement à la hauteur de ce que l’on pouvait en attendre et bien plus encore !
Stéphane Girardot
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