
© 2022 Casterman

- Titre(s) : Frères humains
- Scénariste(s) : Matz
- Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Luc Jacamon
- Editeur(s) : Casterman
- Parution : Octobre 2022
- Prix : 12,95 €
- EAN : 9782203231849
Après l’épisode du Havre, le tueur est mis au vert le temps que l’affaire se tasse. Il a une nouvelle planque dans le sud de la France, dans les Cévennes, à quelques encablures de Nîmes. Pour occuper ses nuits d’insomnie, il se balade dans les paysages enneigés. Durant ses diverses sorties, il observe le manège étrange et sordide auquel se livrent ses voisins. Au retour de l’une d’entre elles, Barbara est là et l’attend afin de lui donner une nouvelle mission. Comme à son habitude, Denis ne pose pas de questions et commence à travailler sur le dossier. Après l’un de ses repérages, il découvre deux enfants entrés par effraction dans son chalet. Il sait pertinemment qu’ils se sont échappés de la maison voisine. Il les autorise à rester et le lendemain, repart pour exécuter ses basses œuvres. Ce qui se passe non loin de chez lui ne lui plaît pas du tout. Denis change quelque peu ses habitudes parce qu’il a une intuition. Et la suite des événements ne fait que la confirmer. Changerait-il sa façon de voir les choses ?
Basée sur des faits et des dossiers réels, cette nouvelle saison du Tueur – Affaires d’État commence très fort et fait déjà froid dans le dos. Quel plaisir de retrouver les longues phases de réflexion que Matz (Le Serpent et le coyote) oriente ici avec des citations de Joseph Zobel, Staline, John Stuart Mill ou encore Marc-Aurèle. Mais il lui fait aussi aborder des thèmes comme l’Empire romain – en relation directe avec les lieux où se déroule l’action – ou l’esclavagisme, et là aussi il y a un lien ! L’ensemble des hors-textes qui en résultent, ainsi que tous les dialogues du récit, sont finement écrits. L’intrigue, que l’on peut voir comme double au début, accroche immédiatement, d’autant plus qu’au fil de celle-ci le scénariste nous laisse entrevoir un changement dans la façon de penser et d’opérer du Tueur, ce qui est très intéressant. Graphiquement, Luc Jacamon réalise une prestation léchée qui accompagne merveilleusement à la fois les soliloques et les scènes d’action pure. Que cela se déroule dans les décors enneigés des Cévennes ou dans la ville de Nîmes, le dessinateur est d’une justesse redoutable dans son trait et sa mise en couleurs.
Un sans faute pour cette excellente entame de saison qui promet du lourd pour la suite.
Stéphane Girardot
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