© 2020 Casterman

Titre : Traitement négatif
Scénariste : Matz
Dessinateur – Coloriste : Luc Jacamon
Éditeur : Casterman
Parution : Janvier 2020
Prix : 11,50€

Cueilli par la DGSE en Patagonie, le Tueur n’a pas beaucoup d’option. Soit il monte dans le train, soit sa chair nourrit les vautours de la pampa. De fait, le choix est rapide et, logiquement, il passe de l’autre côté de la barrière. Il est désormais à la solde des services de sécurité de l’État et agit sur le sol français, en dehors de tout cadre légal et sous couverture. De plus, il ne travaille pas en solo et fait équipe avec Barbara, qui supervise l’opération, et Nicolas, un ancien des Forces spéciales. Ensemble, ils décryptent les trafics, les abus de pouvoir, les compromissions, la corruption qui pourrissent la ville portuaire dans laquelle ils sont installés et en surveillent les principaux acteurs afin de faire du traitement négatif. Faire le ménage, si vous préférez ! Cadre dynamique avec une vie de bureau très ennuyeuse pour lui, Denis constate avec un certain plaisir que le terrain de jeu du Havre offre des missions tout aussi musclées que les opérations de « nettoyage » dont il a l’habitude. Et il n’a absolument rien perdu de son cynisme !

Après six ans d’absence et de silence, le Tueur est de retour et reprend du service après « un changement d’équipe » contraint ! On sent très rapidement l’énorme plaisir que Matz (Tango) a ressenti lors de ces retrouvailles avec son personnage tant cette entame de cycle est dense, intense et cynique à souhait. Comme toujours, les réflexions du Tueur ne sont jamais dénuées de sens et trouvent un écho chez certains d’entre nous. Le fait que l’idée de base soit inspirée « d’événements dangereusement proches de la réalité » ne fait qu’exacerber notre intérêt pour « sa nouvelle carrière » ! Le scénariste prouve une fois de plus qu’il est un des meilleurs dans le genre et nous pousse au questionnement quant aux faits dépeints. C’est tellement vrai qu’on ne dirait absolument pas une fiction ! Mais est-ce réellement une fiction ? Une joie amplement partagée par Luc Jacamon (La Religion), le dessinateur emblématique de la série. Pour l’occasion, l’auteur revient au dessin sur papier et à la mise en couleurs directe. Le résultat est superbe et offre aux lecteurs de très belles ambiances qui servent on ne peut mieux le récit. Nous sommes donc impatients de lire Circuit court, la suite de ce thriller qui sent plus que jamais la poudre et qui s’annonce désormais comme révélatrice de quelques affaires d’État.

Un retour réussi, terriblement efficace et plus qu’apprécié !

Stéphane Girardot