Titre : Trenchfoot
Scénariste : Mud
Dessinateur – Coloriste : Nicolas Ghisalberti
Éditeur : Ankama
Collection : Label 619
Parution : Janvier 2021
Prix : 14,90€
Sid Widow est une petite frappe, comme la plupart de habitants de Trenchfoot. Il a un travail pourri et une vie de merde. Sa seule amie est Cindy, une prostituée accro aux substances illicites. Alors Sid triche aux combats de chiens pour arrondir ses fins de mois. Seulement voilà, ça finit par se savoir et Sid se retrouve dans le pétrin. Un coup du sort imprévu le fait se retrouver avec le ticket gagnant de la loterie. Un million de dollars ! Enfin la fin des problèmes pour Sid ? Non, bien au contraire…
« Tu sais comment on punit les lévriers en Andalousie quand ils ne ramènent pas assez de proies à la chasse? On les pend en prenant soin de laisser leurs pattes effleurer le sol pour prolonger l’agonie. »
Toujours dans l’esprit des pulps américains, Doggybags nous gratifie d’un one-shot en lieu et place de l’habituel trio d’histoires courtes. Bien que l’histoire se passe en Louisiane, on est loin de l’atmosphère de la Nouvelle-Orléans. Ici c’est dans un petit bled perdu que tout se passe. Le personnage principal est un petit truand qui tente de survivre en enfumant tout le monde au passage dans une histoire mi-thriller, mi-chasse à l’homme. Le scénario ne révolutionne pas le genre, mais cela n’a jamais été l’objectif de la collection. Néanmoins, aussi étrange que cela puisse paraître, le lecteur se prend d’affection pour cet anti-héros et souhaite qu’il s’en sorte. Le dessin de Nicolas Ghisalberti est affirmé et nous plonge bien dans cet univers. Pour une première œuvre, il imprime déjà son style sans trop recourir à l’artifice des cases sans décor que l’on trouve souvent chez les débutants. Sa mise en couleur est adaptée à l’atmosphère, soulignant de rouge les phases d’action. Pour accompagner la lecture, l’écoute de Bitch Please de Snoop Dog ou bien l’air déjanté de Bailey’s Walk des Pixies seront là pour vous accompagner si vous savez les repérer au gré des pages. Un one-shot glauque et immoral, à éviter de faire lire aux jeunes enfants, mais qui va très bien dans l’univers de Doggybags.
Un bon moment de lecture détente qui ne se prend pas au sérieux, et un nouveau dessinateur à suivre dans l’univers de l’excellent Label 619.
Christophe Van Houtte
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