Titre : Un océan de pierre
Scénariste : Matz
Dessinateur : Philippe Xavier
Coloriste : Jean-Jacques Chagnaud
Éditeur : Le Lombard
Parution : Novembre 2017
Prix : 14,45€
Cordillère des Andes. Tango s’est installé dans un petit bled paumé et tranquille en Bolivie où il pense fuir ses problèmes. Le « Gringo », comme on l’appelle dans le coin, s’y plait bien et est arrivé à se faire accepter de tous en filant des petits coups de main ou en faisant des donations discrètes. Il passe son temps à chercher des pointes de flèches incas, mais surtout avec Augustina, la belle veuve qui tient le bar du village. Cependant après avoir vécu quatre très bonnes années, son passé le rattrape. Tout commence quand Anselmo, le père de Diego avec qui il fait souvent du cheval, est attaqué par trois hommes semblant lui reprocher quelque chose. N’écoutant que son cœur, il intervient comme il sait si bien le faire. C’est-à-dire en brisant des nuques et en utilisant une arme à feu. Mais pourquoi s’en prendre à son ami ? A-t-il des secrets comme lui ? Tango sait que tout le monde ment à tout le monde, et à tout propos, et que chacun a ses raisons pour le faire. Mais pour l’heure, il y a plus urgent. Ses exploits ne sont pas passés inaperçus et ont attiré des gens qu’il aurait bien aimé ne jamais revoir. De plus, un certain Mario Borgès s’intéresse d’un peu trop près à Diego. Pour Tango, c’est fini la tranquillité !
Alors que Jef réalisait Deux hommes en guerre avec Stephen Desberg et Claude Moniquet, Matz imaginait avec Philippe Xavier l’histoire de la série Tango lors d’un voyage commun de repérages en Bolivie. Si l’idée est issue d’un brainstorming, c’est toutefois Matz qui scénarise les aventures du « Gringo » avec toute la maestria qu’on lui connait. Après son Geronimo, c’est le premier tome d’un western/thriller contemporain – au rythme haletant – très réussi que le scénariste nous offre. Où il prend le temps de poser les bases avant de mettre l’intrigue – parfaitement huilée – sur les rails, et de donner de la profondeur aux personnages. La lecture est fluide et captive de la première à la dernière page. De nombreux éléments sont d’ailleurs distillés à propos de Tango. À commencer par son vrai nom, ce qu’il faisait avant, qu’il est un peu philosophe, un homme d’action et de réflexion entre autres. Mais il reste encore pas mal de choses à découvrir à son sujet. D’où l’idée des auteurs de faire des suites qui seront autant d’histoires complètes et indépendantes. Graphiquement, le travail de Philippe Xavier (Croisade) est toujours aussi remarquable. Le trait réaliste du dessinateur dégage une belle force qui se fait le parfait écho de celle du scénario. Une prestation élégante dont la qualité est exacerbée par la mise en couleurs parfaitement sentie de Jean-Jacques Chagnaud (Patxi Babel).
Une excellente entrée en matière pour Tango. La suite est attendue avec enthousiasme.
Stéphane Girardot
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