
© 2017 Le Lombard
Titre : Hans
Scénariste : Hugo Sokal
Dessinateur – Coloriste : Johann Blais
Éditeur : Le Lombard
Parution : Mai 2017
Prix : 8,95€
Kate Walker se réveille au grand hôpital de Valsembor après qu’on l’ait retrouvée presque morte le long de la Rivière Noire. À ses côtés se trouve Kurk, amputé d’une jambe suite à un accident, qui lui demande comment elle est arrivée là puisqu’il semble bien évident qu’elle n’est pas d’ici. La brillante avocate new-yorkaise entame alors une longue histoire qui commence à Valadilène, un petit village des Alpes françaises, cent ans avant qu’elle ne devienne sa propre histoire. Plus précisément, dans les années 30 au sein de la manufacture d’automates de Franz Voralberg qui accueille des investisseurs potentiels. Ses enfants, Anna et Hans, jouent et perturbent un peu la réunion. Ils sont gentiment invités à aller ailleurs, ce qui les mène dans une grotte découverte par le jeune garçon où ils trouvent une poupée youkole. Mais le lieu est le théâtre d’un drame qui marque le point de départ d’une incroyable aventure.
Alors que les amateurs de jeux vidéo sont comblés depuis le 20 avril 2017 et la sortie du troisième opus de Syberia sur PC, PlayStation 4 et Xbox One, les fans de bande dessinée et de l’univers créé par Benoît Sokal ne bouderont pas leur plaisir avec l’arrivée dans les bacs du premier tome de la série éponyme. Un événement en soi, car attendu et repoussé pour des raisons de droits, qui est également accompagné par la publication d’un roman chez Michel Lafon et d’un Artbook chez Huggin&Munnin. L’album débute au même moment que le troisième volet du jeu mais se recentre très rapidement autour d’un personnage dont on ne connait finalement pas grand-chose : Hans Voralberg. Tout à fait judicieux dans le sens où cela complète à merveille la trame globale de Syberia. Cependant si vous ne connaissez pas cet environnement, Hans constitue une belle clé d’entrée qui vous donnera envie d’en découvrir la totalité. Le scénario d’Hugo Sokal (Canardo), qui a également travaillé sur le jeu avec son père, fonctionne parfaitement et éclaire de nombreux points. L’interprétation graphique en a été confiée aux bons soins de Johann Blais dont c’est le premier titre. Sous l’œil bienveillant de Benoît Sokal, le « concept artist » et illustrateur (qui est aussi directeur artistique pour le cinéma et les jeux vidéo) propose une approche basée sur le travail de la matière plutôt que sur le trait, absolument bluffante et complètement dans l’esprit. La poésie de Syberia transpire des planches tout autant que l’impression d’entendre la voix de Kate à chacune de ses bulles est prégnante. Difficile de ne pas être conquis par ce superbe rendu ! Pour parachever le plaisir, un dossier de dix pages revient sur toutes les créations de l’univers au travers de propos tenus par les différents auteurs.
Une très belle réussite !
Stéphane Girardot
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