- Titre(s) : Tome 1
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Petit Rapace
- Editeur(s) : Rue de Sèvres
- Collection : Label 619
- Parution : Août 2023
- Prix : 15,90 €
- EAN : 9782810203925
Une décharge à perte de vue, emplissant tous les horizons et constituant la totalité de leur petit monde, est le lieu où survivent des bandes violentes, luttant chaque jour pour se nourrir en évitant de se faire tuer par des groupes rivaux. Parmi des adultes sans pitié, de nombreux enfants s’unissent, comme Bambi, Eingyi et Lombric, les « microbes ». Si la jeune fille se montre redoutable pour protéger sa « famille », elle sait aussi qu’elle doit réfréner la violence, leur vie étant suffisamment pourrie sans en rajouter. Mais un braquage va semer le chaos et tout mettre en péril…
« Je pète des mecs tous les jours! Je m’en fiche de ta morale, y a pas de place pour ça, ici! Ici, c’est tuer ou être tué, c’est la loi du plus fort! Si j’arrête de me battre, c’est là que tu risques de ne pas me voir rentrer! »
Après avoir fait ses preuves dans le deuxième tome de l’anthologie Lowreader, Petit Rapace se voit offrir un bel espace pour développer son très sombre univers dystopique, qui voit des bandes de gosses survivre avec peine au milieu d’une décharge géante. Le contexte n’est donc pas gai, l’auteur convoquant toutes les pires facettes du genre humain dans un même lieu, et les rares touches d’espoir et d’amour sont rapidement laminées par des scènes d’une puissance rare qui prend aux tripes. Sur une intrigue finalement assez simple, la violence est crue et frontale, mais elle n’est pas gratuite pour autant. Petit Rapace ne s’interdit pas grand chose, maltraite ses héros, leur condamne tout espoir, pourtant quelque chose de lumineux et d’indéfinissable parvient tout de même à se dégager de cet album. Pour le mettre en scène, le dessinateur semble s’inspirer de beaucoup d’auteurs et genres différents, avec une touche de manga (du Osamu Tezuka dans certains designs de personnages, du Katsuhiro Otomo pour l’ambiance) et l’influence de ses comparses du Label 619. Ultra dynamiques, les planches sont d’une énergie stupéfiante et tout en maitrise de son art.
Une plongée virevoltante et désespérée dans un univers sombre et fascinant.
Arnaud Gueury
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