
© 2021 Editions Delcourt
Titre : Tome 2
Scénariste – Dessinateur : Atsushi Kaneko
Éditeur : Delcourt-Tonkam
Parution : Juin 2021
Prix : 9,35€
En faisant la rencontre de Hyaku, Doro s’est retrouvé mêlé à une sombre histoire de vengeance qui implique les plus tragiques et secrets aspects de la ville de Hachisuka. Car, si la jeune fille poursuit de sa colère les 48 créatures qui se sont partagés des morceaux de son corps lorsqu’elle était bébé, son géniteur joue un jeu dangereux à la tête de la cité, en ouvrant ses portes à tous les Creech, à qui sont offerts avenir et réparations. Pourtant, derrière cette façade humaniste, c’est un autre intérêt qui motive ses actes. Et l’apparition de Hyaku, semant la destruction sur sa route, va le mettre dans une posture très délicate auprès de ceux qui lui ont permis d’atteindre le poste de maire…
« Vous avez remarqué que toutes les victimes font partie du groupe des 48? Votre progéniture, monsieur le maire, est à l’évidence toujours en vie… et elle vient lui reprendre ce qui lui appartient. »
Tous ceux qui connaissent et apprécient son œuvre seront sans doute d’accord pour dire que tout ce que touche Atsushi Kaneko se transforme en or. Maître du manga indépendant, artiste provocateur aux créations jubilatoires, il parvient, en s’emparant de la création d’Osamu Tezuka, à lui offrir une relecture moderne, violente et énergique. Pourtant, derrière cette image nerveuse, l’auteur parvient à toucher à travers le destin des Creech, ces androïdes conçus pour la guerre et traités comme des rebuts, non sans qu’on ressente un parallèle avec la crise des migrants. Les premières pages de ce tome et tout ce qui a trait à leur insertion à Hachisuka est d’une finesse surprenante, avec des touches poétiques exaltantes qui sont d’autant plus marquantes que le reste est d’une désespérance totale. Même la mutique et sans pitié Hyaku révèle enfin son humanité, au fur et à mesure qu’elle reconstitue son corps et devient plus fragile et… humaine. Tout en respectant les grandes lignes de l’histoire de Dororo au sujet de l’origine de l’héroïne, Atsushi Kaneko y met tout son style et son univers où dépravation, bestialité et hypocrisie sont dénoncées avec un humour macabre tout personnel, certains personnages semblant tout droit sortis de Bambi.
Une nouvelle pépite signée d’un des mangakas les plus géniaux qui soit.
Arnaud Gueury
Réagissez !
Pas de réponses à “Search and destroy #2”