Titre : Tome 1
Scénariste – Dessinateur : Atsushi Kaneko
Éditeur : Delcourt-Tonkam
Parution : Février 2021
Prix : 9,35€
Doro, jeune orphelin chapardeur, s’est attaqué à un gros poisson en tentant de voler un bien appartenant à un creech riche et puissant. Mais, alors qu’il allait subir sa punition, le gamin voit arriver une inconnue décimant tout le monde dans un tourbillon de sang et de métal. Aussi rapide que silencieuse, elle repart avec la langue du mafieux. Pour la police, le massacre est un mystère total. De son côté, Doro va percer le secret de Hyaku en la suivant et en l’harcelant de question. Il va découvrir alors que la jeune femme, bardée de pièces mécaniques et d’armes mortelles, est bien humaine. Mais, dès sa naissance, de multiples parties de son corps lui ont été volées, et elle poursuit dorénavant ceux qui les possèdent pour retrouver sa véritable nature…
« T’es humaine, toi aussi… pas vrai? T’es truffée de pièces mécaniques mais jamais un creech enragerait comme tu le fais! Parce qu’eux, ils ont pas de cœur! »
Une adaptation du mythique Dororo d’Osamu Tezuka réalisée par l’un des maîtres du manga underground, voilà qui vaut le détour ! Si le modèle était un chef d’œuvre d’humanisme mais aussi un conte étonnamment cruel, Atsushi Kaneko (Deathco) approfondit le mal-être de son héroïne – oui, le vagabond a changé de sexe sous son crayon – et en fait une arme de guerre impitoyable et inarrêtable. Sans renoncer à quelques effets gore et à la noirceur qui caractérise son œuvre, le mangaka sait qu’il se confronte à un lectorat plus ouvert et grand public avec cette série mais sait ne rien sacrifier de sa touche personnelle. Il transpose également l’histoire d’un Japon médiéval à une société futuriste post-apocalyptique, et remplace les démons originels par les « creech », des robots de combat cherchant une raison d’être puisque la guerre est finie. L’esprit ayant présidé à la création de Dororo persiste donc, mais se voit modernisé et énergisé par cette relecture ébouriffante et émouvante. Graphiquement, la patte est bien là, peut-être plus finement soulignée et plus claire qu’à l’accoutumée. Autant dire que c’est du tout bon !
La version moderne d’un manga culte.
Arnaud Gueury
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