
© Sandawe
Titre : Carcano Girl
Scénariste : Erik Arnoux
Dessinateur – Coloriste: David Morancho
Éditeur : Sandawe
Parution : Février 2015
Prix : 12,90€
Dans le square de Lincoln Park, à quelques rues de la Maison Blanche, Rip Vandoorne, alias Janus, et Dick Capistrano se rencontrent pour la seconde fois au même endroit dérogeant ainsi à leurs règles. Leur discussion porte sur les conséquences du fiasco du débarquement de la Baie des Cochons mais il y est également question de Sara Lone. Ses qualités de tireuse d’élite semblent intéresser le directeur de l’USSS. De son côté, la jeune femme est toujours à la recherche du trésor de son père. Avec Spit, elle donne le change en faisant croire qu’elle continue l’exploitation de l’entreprise familiale. Cependant, ils tournent en rond car ils n’ont toujours pas mis la main sur les coordonnées de l’emplacement du galion espagnol que le vieux Carruthers avait bien pris soin de cacher. Malheureusement, Leroy Chapman, patron du syndicat des pêcheurs, entre dans la danse et semble fermement déterminé à mettre des bâtons dans les roues de Sara. Une femme qui fait le boulot d’un homme n’est pas très bien vu dans le coin. De plus, elle emploie des Noirs.
Pinky Princess, le premier tome de la série Sara Lone, nous avait déjà enthousiasmés. Carcano Girl est un cran au-dessus encore. En effet, Erik Arnoux (Witness 4) nous sert un polar de haut vol et d’une densité incroyable. Exit les problèmes avec la Mafia, c’est désormais avec le syndicat tout puissant des pêcheurs et le Ku Klux Klan que Sara Lone a à faire. Le scénariste utilise les flashbacks à la perfection, que ce soit pour mettre en place un certain contexte politique, découvrir l’intérêt porté par les services secrets à l’héroïne ou encore comprendre comment le galion espagnol tant recherché a sombré. Et en étant attentif aux intrigues sous-jacentes, on peut subodorer où l’auteur veut en venir. D’ailleurs, le titre de ce second opus… mais nous n’en dirons pas plus. Tout est minutieusement huilé, tout comme la caractérisation des personnages qui est vraiment bien travaillée. Graphiquement, David Morancho est très impressionnant. Son trait est toujours aussi précis et énergique. Le dessinateur passe avec une aisance incroyable des galions espagnols aux «Shrimp boats». C’est juste parfait. De plus la palette de couleurs qu’il utilise restitue un côté vintage en accord total avec l’époque à laquelle se déroule le récit.
Un sans faute pour le duo d’auteurs. Sans contestation, une des meilleures publications chez Sandawe.
Stéphane Girardot
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