© 2023 Urban Comics

• Titre(s) : Rogues
• Scénariste(s) : Joshua Williamson
• Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Leomacs
• Couverture : Sam Wolfe Connelly
• Editeur(s) : Urban Comics
• Collection : DC Black Label
• Parution : Janvier 2023
• Prix : 21,00 €
• EAN : 9791026821663

Depuis dix ans, les Lascars ont pris une nouvelle voie, évitant les crimes et les vols pour tenter de suivre une vie plus rangée et ordinaire. Mais, après avoir tenté le coup, Leonard Snart n’en peut plus. Les petits chefs qui se foutent de sa gueule, un agent de probation sur le dos en permanence, Central City en pleine gentrification… Captain Cold est de retour ! Après avoir convaincu sans trop de difficulté ses anciens partenaires, dont sa sœur Lisa, réinsérée dans le domaine social, il leur expose un plan mûri longuement : dévaliser Gorilla City. Le super-primate Grodd, assis sur des tonnes d’or capables de changer leurs vies à tous, ne sera pas du genre à appeler les super-héros à la rescousse quand les Lascars pénétreront sa banque. S’ils arrivent en vie jusque-là…

« Ca fait des années que j’y songe, et j’ai fait quelques ajustements, mais j’y crois dur comme fer. Avec cette équipe… c’est jouable. »

Avec la liberté conférée par une collection qui se joue de la continuité et des règles habituelles de l’éditeur, Joshua Williamson peut orchestrer une histoire de casse en milieu super-héroïque qui fait la part belle aux personnages, davantage développés que dans les récits où ils n’interviennent qu’en tant que méchants de la semaine face aux plus grands justiciers. Les Lascars – ou Rogues en anglais – sont parmi les plus anciens et emblématiques de l’univers de Flash. Si leur composition a souvent changé depuis l’Âge d’argent des comics, leur raison d’être un groupe uni et leurs motivations, ainsi que la présence régulière de Captain Cold comme leader, du Charlatan ou de Heat Wave, en ont fait une équipe de criminels plus attachante que les autres, même s’ils restent relativement anecdotiques et en retrait dans la plupart des histoires. En les mettant en avant dans un album assez ambitieux, le scénariste américain leur donne plus de profondeur, explique pourquoi ce type de personnage ne pourra jamais se réinsérer et offre quelques interactions touchantes entre certains. Avant une conclusion brutale et surprenante, l’histoire de casse est plus classique, ce qui rend la seconde partie de l’aventure moins passionnante. Mais l’ensemble tient bien la route et propose quelque chose d’un peu différent dans un univers parfois sclérosé par le manque de prise de risques. De son côté, Leomacs montre toute sa faculté à dessiner des séquences enlevées et énergiques, avec une approche européenne qui lui fait réaliser des planches riches et fouillées dans les ambiances.

Une histoire qui sort des sentiers battus et ça fait plaisir !

Arnaud Gueury