
© Daniel Maghen, 2021
Titre : La Voleuse
Scénariste : Stephen Desberg
Dessinateur – Coloriste : Yannick Corboz
Éditeur : Daniel Maghen
Parution : Février 2021
Prix : 16€
Si son nom reste un mystère pour beaucoup, son anonymat et sa discrétion étant un atout dans sa partie, Linn est sans doute l’une des meilleures voleuses qui puisse exister à Paris. Aussi l’un de ses commanditaires lui confie-t-il une mission a priori sans embrouille : dérober un pendentif dans la rue. Mais sa cible n’est pas ordinaire, Linn va vite s’en rendre compte. Et le bijou non plus, puisqu’il semble remonter au temps du pharaon Akhenaton, dont normalement aucune trace n’a pu être laissée sur le moindre objet. L’empressement de la propriétaire à le retrouver va pousser la voleuse à la suivre jusque dans un monde étrange et médiéval, envahi de créatures monstrueuses…
« Notre force vient de ceux que nous touchons. Car en pénétrant leurs intimités, leurs vêtements, leurs maisons, leurs fortunes, nous frôlons leurs âmes et nous partageons un instant la poussière de leurs rêves. »
Stephen Desberg attaque fort avec cette nouvelle création pleine de mystères, de surnaturel et de mysticisme, très efficace dès ses premières pages. Si le monde qu’il crée avec Yannick Corboz ne fait qu’être effleuré pour mieux conserver tous ses secrets, l’attente est énorme afin d’en découvrir plus. Le récit étant mené tambour battant, on est happé dans ces deux univers, et les premières révélations autour de la quête du premier culte monothéiste et la révolution religieuse menée par le controversé pharaon Akhenaton. Plusieurs pistes semblent ouvertes pour la suite de l’histoire et notamment le voyage qui s’amorce vers l’Egypte via Venise, mais on se doute que les auteurs gardent quelques atouts dans leur manche pour mieux nous surprendre une fois encore. Graphiquement, Yannick Corboz n’a plus grand chose à prouver depuis Célestin Gobe-la-Lune ou L’Assassin qu’elle mérite. Son récent passage sur le polar contemporain avec Brigade Verhoeven avait toutefois dévoilé une autre facette de son talent et Les Rivières du passé semble être la série parfaite pour combiner ces différentes orientations. Sa colorisation sur un crayonné très relâché, assez peu encré, donne un style, nerveux et naturel qui fait forte impression.
Une nouveauté pleine de surprises et dont l’attente valait le coup.
Arnaud Gueury
Réagissez !
Une réponse to “Rivières du passé (Les) #1”
30 novembre 2021
La sélection de l'année 2021 par la Ribambulle - La Ribambulle[…] Les Rivières du passé #1 (Daniel Maghen) […]