- Titre(s) : Le Rite
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) : Amaury Bündgen
- Editeur(s) : Casterman
- Parution : Avril 2022
- Prix : 22,00 €
- EAN : 9782203231375
Le royaume pacifique de Kéva, réputé pour sa science, a été envahi par les Haïmars pour la gloire de l’empereur Yarsam-Sarram. Les Kévarks n’ont opposé que très peu de résistance et ont été décimés. Cependant, un prêtre a survécu et se retrouve ainsi être le seul récipiendaire de la connaissance de son peuple. Ce dernier se dirige en toute discrétion vers le Lac-Miroir, le lac originel des Kévarks, sur les berges duquel les troupes haïmars ont installé un campement. À l’insu de tous les gardes, le jeune prêtre s’installe au centre de l’étendue d’eau et entame un rite. Non loin de là, un scorne chasse avec son fidèle limier. Tous deux cherchent à trouver celui qui a volé les yeux de la proie qu’ils traquent depuis trois jours. Une piste les mène aux abords du lac au moment où la discussion entre le commandant haïmar et le prêtre s’amorce enfin après deux tentatives infructueuses. Le militaire cherche à comprendre le but de la présence du Kévark qui se garde bien de lui dire qu’il est là pour venger son peuple.
Pour sa deuxième bande dessinée, Amaury Bündgen propose avec Le Rite un récit fantastique mais cette fois-ci totalement en noir en blanc, sans aucun aplat. La loi du plus fort et “David contre Goliath” en sont des thèmes centraux, l’ensemble étant enrobé de magie et de fantasy. Il n’y a pas beaucoup d’action mais la tension est omniprésente, à l’instar de Ion Mud, le tout premier album de l’auteur. La tension monte crescendo et amène ses personnages, très bien définis, vers un final surprenant. Il faut bien avouer que l’auteur est assez doué pour mettre en place ce genre d’ambiance pesante et nous entraîner dans ses créations. Saluons le choix éditorial concernant la maquette du livre avec la présence efficace de bleu métallisé sur les couverture et quatrième de couverture. Le format 24 cm par 32 cm met parfaitement en valeur les planches et offre à l’illustrateur tout l’espace nécessaire à son trait, qui s’est affiné et a gagné en précision, pour nous époustoufler. Les quinze premières pages, sans dialogues, en sont un très bel exemple et marquent une narration graphique juste qui pousse à la contemplation. Mention spéciale pour l’idée de la séquence à propos des femmes de Kéva qui est lumineuse.
Une fable très plaisante et réussie qui confirme le potentiel évident d’Amaury Bündgen.
Stéphane Girardot
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