
© 2021 Casterman
Titre : Ion Mud
Scénariste – Dessinateur : Amaury Bündgen
Éditeur : Casterman
Parution : Janvier 2021
Prix : 25€
Cela fait quarante ans que Lupo, un humain solitaire, arpente les failles et couloirs d’un gigantesque vaisseau spatial afin de trouver une Torana, une sorte de grande porte noire, afin de rejoindre ses amis Poro et Jenna. C’est devenu son quotidien. Un quotidien où il doit faire preuve d’intelligence et de persévérance devant quelque chose qui le dépasse complètement. Durant ses recherches, il doit être très prudent car des Sombres, êtres contaminés par le Mud – un organisme hostile – que d’autres nomment les Czarns ou encore les Moches, rôdent et n’hésitent pas à tuer ou infecter tous ceux qu’ils trouvent sur leur chemin. Il semble que des Errants, comme les appelle Lupo, les combattent mais ils ne sont pas nombreux. Une opposition en marge des grandes batailles que leur livrent les drones des Oeds. Heureusement, il lui arrive de croiser d’autres humains comme ceux de la tribu de Ramm ou encore Sheb, Fass et Deeka qui recherchent toujours des pièces pour un certain Ma-Zog, un extra-terrestre ayant travaillé un temps pour les Oeds et en mesure d’aider Lupo de manière significative dans sa quête. Atteindra-t-il son but ? Que découvrira-t-il derrière cette Torana ?
Ion Mud, gros pavé de 274 planches, est la toute première bande dessinée d’Amaury Bündgen. Si visuellement une des influences majeures de l’auteur est Blame de Tsutomu Nihei, elle n’est pas la seule. On peut citer sans se tromper la série de science-fiction La Caste des Méta-Barons car le personnage de Rhyff fait penser au dernier des guerriers de la lignée. Graphiquement, il y a beaucoup de bonnes choses à retirer de cette première œuvre malgré quelques petites erreurs de proportion à certains moments, notamment sur le personnage principal. Le traitement en noir, blanc et niveau de gris est tout à fait approprié au côté glauque et angoissant de la situation. De même que les espaces et décors sont bien rendus. Le “chara design” des Sombres, Errants et autres extra-terrestres est également réussi. Autant d’éléments qui servent bien le récit et font que le lecteur se laisse embarquer dans cette quête où certains indices sont distillés de-ci, de-là et permettent de deviner – en partie – le dénouement. En partie seulement car il y a un effet de surprise final indéniable ! On ne s’ennuie pas et la tension ressentie lors de la lecture est comparable sur quelques séquences à celle du film Alien car là aussi, on ne sait pas à quel moment, ni où, les Sombres vont frapper. À la suite de celle-ci, au lecteur de s’interroger sur les mutations d’organisme (virus par exemple), la vie après la mort ou encore le rôle des I.A. dans notre futur très proche.
Une première bande dessinée globalement réussie.
Stéphane Girardot
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Une réponse to “Ion Mud”
31 mai 2022
Le rite (Amaury Bündgen) - Casterman[…] Il n’y a pas beaucoup d’action mais la tension est omniprésente à l’instar de Ion Mud, le tout premier album de l’auteur. Une tension qui monte crescendo et amène ses […]