Titre : Commissaire Griot
Scénariste : Zidrou
Dessinateur : Simon Van Liemt
Coloriste : François Cerminaro
Éditeur : Le Lombard
Parution : Avril 2021
Prix : 12,45€
À peine rentrés de La Plagne, Nadine et Ric Hochet sont confrontés à une nouvelle situation épineuse. Qui plus est dans leur immeuble. En effet, la concierge a retrouvé le curé du 2B mort, avec le cœur sur la main, alors qu’elle lui apportait son dîner comme tous les soirs. Croyant voir arriver l’oncle de Nadine, le commissaire Bourdon, les deux tourtereaux sont surpris de faire la connaissance du commissaire Ousmane Lamine Cissoko Dior. Sa présence est le fait d’une mission de deux mois dans le cadre d’un échange avec la police de l’ancienne colonie sénégalaise qui elle a accueilli Sigismond Bourdon à Carabane, très vite mis à contribution afin d’enquêter sur un meurtre. Tiens donc ! Cependant, les journalistes de La Rafale ne sont pas au bout de leur surprise car, en leur absence, une série de meurtres a été commise par celui que la presse a rapidement nommé Cupidon. Si Ric est chargé de couvrir cette affaire, Nadine, fraîchement détentrice de sa carte, se voit confier celle du curé. Trois affaires menées tambour battant où le fantastique ne se situe pas forcément où on le croit !
Cet album, dédié par les auteurs à André-Paul Duchâteau qui nous a quittés le 26 août 2020, est de haut vol et on ne peut plus digne des créateurs de Ric Hochet ! Pour ce faire, Zidrou (La Bête) a mis en place non pas une, ni deux mais trois enquêtes simultanées où les morts sont nombreux, les rebondissements fréquents et qui ne manquent pas de suspense ni d’humour (une des victimes de Cupidon est bouchère et se nomme Mme Bidochon) ou encore de références comme celle notamment à Chick Bill. L’ensemble est parfaitement huilé et tient le lecteur bien en haleine du début à la fin. De plus, la présence du commissaire Cissoko Dior permet à l’auteur d’aborder le racisme colonial qui offusque Ric et Nadine, qui, quant à elle, lui offre l’opportunité d’évoquer le féminisme. Le séjour sénégalais de Sigismond Bourdon est également très instructif et donne l’occasion à Zidrou de mettre en place un « contre-pied culturel » avec le marabouté. Une véritable manne pour Simon Van Liemt qui évolue dans cet univers du début des seventies tel un poisson dans l’eau. Le dessinateur maîtrise ses personnages et le style vintage que dégage son trait est des plus convaincants. Mention spéciale pour la page 15, très audacieuse, dont un détail fait penser à une affiche de cinéma. Un rendu où la mise en couleurs de François Cerminaro (Godman) joue pleinement son rôle. Le coloriste qui, d’ailleurs, rend une nouvelle fois une copie parfaite.
À tout point de vue, une véritable réussite !
Stéphane Girardot
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2 Responses à “Ric Hochet (Les Nouvelles Enquêtes de) #5”