
© Dupuis, 2020
Titre : Tome 1
Scénariste : Zidrou
Dessinateur – Coloriste : Frank Pé
Éditeur : Dupuis
Collection : Grand public
Parution : Octobre 2020
Prix : 24,95€
Au port d’Anvers, un cargo ramenant des animaux exotiques arrive péniblement à destination, après avoir connu une avarie aux conséquences dramatiques pour sa « cargaison ». Alors que les geôliers sont plus occupés à pleurer sur leurs pertes de revenus que sur cette faune décimée, ils remarquent un animal étrange, quasiment le seul survivant du voyage. Est-ce un singe ou un ours ? Toujours est-il qu’il est jaune à pois noirs, possède une longue queue impressionnante et suffisamment de caractère pour s’échapper de cette prison ! Errant dans Bruxelles, mal en point, il finit par être recueilli par François, un gamin harcelé à l’école, trouvant refuge dans sa passion pour les animaux… C’était sans doute ce qui pouvait lui arriver de mieux dans un environnement pas toujours très compréhensif pour les espèces sauvages et à plus forte raison inconnues !
Connu et apprécié pour ses œuvres mêlant la poésie et une sensibilité certaine au monde animal, Frank Pé était le dessinateur tout trouvé pour rendre hommage au Marsupilami d’André Franquin. Avec son compère Zidrou, il avait déjà signé l’excellent one-shot de Spirou La Lumière de Bornéo. Le duo se reforme ici pour notre plus grand plaisir. Ils réinterprètent la créature de Franquin dans son état sauvage, avec beaucoup de générosité dans le trait et dans cette ambiance bruxelloise du milieu des années 1950. Au-delà de la curiosité « marsupiesque », qui assure une belle publicité à cet album – et c’est tant mieux – cette histoire touchante aurait très bien pu se construire avec un autre animal inconnu. On s’attache très vite au bestiaire représenté ainsi qu’aux principaux humains, de l’instituteur attendrissant à la famille harcelée après la guerre. Ce n’est pas forcément d’une grande originalité dans le traitement manichéen mais cela fonctionne grâce à des personnages bien campés et à une narration fluide et efficace. Il y a également ce qu’il faut d’humour pour que la mayonnaise prenne bien, et suffisamment de suspense à la fin pour donner envie de se ruer sur le deuxième tome !
Un très bel hommage au Marsupilami prétexte à une histoire assez sombre et émouvante.
Nicolas Raduget
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Une réponse to “Bête (La) #1”
23 avril 2021
Ric Hochet (Les Nouvelles Enquêtes de) #5 - La Ribambulle[…] est de haut vol et on ne peut plus digne des créateurs de Ric Hochet ! Pour ce faire, Zidrou (La bête) a mis en place non pas une, ni deux mais trois enquêtes simultanées où les morts sont nombreux, […]